Les hyènes du Malawi (4/4). Rencontre avec un « fisi », payé par des familles dans le sud du pays pour « purifier sexuellement » les femmes. Malgré la loi de 2013 qui interdit cette pratique du viol contractualisé.
Partout ailleurs, il aurait peur d’être derrière les barreaux. A Nsanje, dans l’extrême sud du Malawi, il s’assied sous un manguier, étire les bras sous la pluie battante et a le sourire facile. Louis Foté est une « hyène », un fisi en langue chichewa. Payé pour avoir des relations sexuelles non consenties – et non protégées – avec des fillettes, des jeunes filles, des femmes, il parcourt les communautés et prodigue ses services à la demande des familles qui redoutent les malheurs qui leur sont promis s’ils ne respectent pas la « tradition ».
La « tradition » du camp d’« initiation sexuelle », où les jeunes Malawites sont envoyées par leur famille, dès leurs premières règles, à 9, 12 ou 15 ans, pour être déflorées de force et apprendre à satisfaire sexuellement les hommes. Une « tradition » qui impose aux femmes d’être « purifiées » pour leur enlever un sort, lutter contre une maladie ou chasser le fantôme d’un enfant, d’un mari ou d’un frère décédé. « En somme, je leur évite des problèmes », se vante Louis Foté.
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