Le flux de nouveaux arrivants dans l’Etat hébreu s’amoindrit : nombre d’entre eux se résignent à repartir, confrontés à des difficultés économiques et à un isolement qu’ils n’avaient pas prévus.

En Israël, l’été n’est pas seulement la saison du tourisme, c’est aussi celle de l’alyah, l’«ascension» des juifs vers leur «nouveau pays». Lundi, 200 olim (nouveaux arrivants) venus de France ont ainsi été accueillis en grande pompe à l’aéroport de Tel-Aviv. D’autres groupes les suivront à intervalles réguliers pour se fondre dans le flux des 4 000 Français attendus cette année par le ministère israélien de l’Intégration et par l’Agence juive, la structure paraétatique chargée de faciliter l’alyah. Un chiffre honorable ? Sans doute. Mais en net recul par rapport au pic de 2015 (7 900 olim). Cette baisse s’explique par plusieurs facteurs, notamment le fait que de plus en plus d’anciens olim rentrent en France après avoir connu maints déboires en Israël.

A la sauvette. Si l’on connaît à l’unité près le nombre de nouveaux immigrants arrivés dans l’année, les statistiques de la yerida (le retour) sont beaucoup plus floues, puisque ceux qui décident de rentrer en France le font presque toujours à la sauvette. Selon que l’on s’adresse à l’Agence juive ou à d’autres institutions, le pourcentage de retour varie de 10 à 30 % au terme de la première année d’immigration. «C’est une décision difficile à prendre, mais je n’ai pas d’autre choix, lâche Jacques N., 70 ans, veuf et ancien commerçant à Saint-Denis. Lorsque je me suis installé à Netanya, en 2010, pour vivre tranquillement le restant de ma vie, ma retraite mensuelle de 1 100 euros valait 5 475 shekels. Mais aujourd’hui, elle équivaut à 4 414 shekels à peine en raison de l’affaiblissement de l’euro. Je perçois moins que le smic israélien dans un pays où tout coûte plus cher qu’en France.»

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