17.06.2017 - Reconquérir politiquement la culture et l’histoire québécoises

Le spectacle désolant d’un Québec divisé fait ressortir le manque de sens civique républicain des Québécois qui permettent l’inacceptable gouvernement libéral. Or, nous dit l’historien Yvan Lamonde dans son magistral essai Un coin dans la mémoire, la division est le pire ennemi du peuple québécois depuis trop longtemps.

Voici un court essai à lire et à relire, à petits coups. On s’arrête, on digère, et on poursuit la métabolisation. Spécialiste de l’histoire intellectuelle québécoise qu’il fréquente depuis plus de quatre décennies, Lamonde est resté discret dans le débat public. Nous ne pouvons que le regretter à la lecture de sa fine analyse de « l’hiver de notre mécontentement ».

Le non-initié pourra cependant s’y perdre tant l’historien arpente avec aisance le domaine qu’il connaît si bien, escamotant au passage d’expliciter liens et idées qui apparaîtront évidents au lecteur averti.

Le coin, c’est-à-dire l’outil sur lequel frappaient les bûcherons afin de fendre le bois qui résistait aux coups de hache, dont parle Lamonde est « la division dans la conscience politique, division creusée par la désarticulation religieuse et vécue dans l’identité de Français devenus britanniques et américains ».

Cette division prend racine dans le colonialisme britannique qui a su « demeurer masqué » en laissant croire aux colonisés qu’ils gouvernaient une partie de leur destinée. Pour un Louis-Joseph Papineau révolutionnaire, qui souhaitait sortir du statut de colonie et s’émanciper, il y aura une armée d’Étienne Parent qui, tentée par la rébellion, finira par espérer la réforme de la colonie. Ces deux figures sont les visages de l’hydre bicéphale que nous sommes : « Le pouvoir colonial avait réussi son pari de diviser pour régner, explique Lamonde, étant entendu que, comme pour le cancer, la division se divise, se reproduit ».

Ces deux figures se sont ensuite transposées en deux nationalismes distincts : d’un côté, le nationalisme « culturel », essentiellement conservateur, axé sur la sauvegarde de la langue et de la religion catholique de même que sur l’attente de réformes mineures de notre statut; de l’autre, le nationalisme « politique » visant à prendre les pleins pouvoirs et à se faire respecter coûte que coûte.

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