19.11.2014 - Les états-unis et leurs alliés se préparent à envahir la Syrie

Alors que Washington prétend avec opiniâtreté lutter contre le terrorisme international représenté par ISIS en Syrie et en Irak, la Maison Blanche est en réalité en train de préparer activement une opération afin de renverser Bachar-al-Assad à Damas. Le président Obama a ordonné l’envoi en Irak de 1500 hommes pour entraîner l’armée irakienne et les Peshmergas kurdes dans le cadre de la guerre contre ISIS. Les 50 premiers soldats sont déjà arrivés dans le Kurdistan irakien.

Une question se pose cependant : les soldats américains ont-ils été envoyés en Irak pour lutter contre ISIS ou pour préparer une base arrière dans le cadre d’une invasion de la Syrie ? Particulièrement si vous prenez en compte le fait qu’une semaine auparavant, le leader des Peshmergas du Kurdistan irakien, M Barzani, s’est rendu dans la ville de Kobané par la Turquie, ville assiégée par les forces d’ISIS sur le sol syrien. Barzani est connu pour être un allié des américains sur lequel ceux-ci ont misé afin de créer un Kurdistan irakien, et éventuellement un Kurdistan syrien. Ainsi, et devant l’insistance de Washington, Ankara a finalement autorisé les combattants kurdes à traverser son territoire. Dans le même temps, une route logistique permanente a été ouverte pour les combattants kurdes à travers la Turquie.

 

Un autre point important est le basculement du centre de gravité de la lutte contre ISIS dans le secteur syrien. Les combats en Irak sont en effet entrés dans une phase beaucoup moins intense. Avec la participation active des états-unis, Riyad et Ankara ont équipé massivement un segment de l’opposition syrienne armée constitué du groupe islamiste pro-saoudien « Front-Al-Nosra» et des restes de l’Armée Syrienne Libre. La possibilité pour ce groupe d’obtenir un soutien aérien de la part de la Turquie et de l’Arabie Saoudite, est actuellement sérieusement étudiée. Les armées des deux pays effectuent déjà des vols de reconnaissance réguliers sur le territoire syrien.

Selon des rapports récents, le scénario militaire contre Damas serait mis en oeuvre immédiatement après l’achèvement de l’armement et de l’entraînement de la nouvelle « opposition syrienne » et la stabilisation de la situation à Kobané. Tout cela renvoie aux précédentes tentatives des américains, saoudiens et turques, de renverser le régime de Bachar-al-Assad, sous le prétexte de lutter contre ISIS. Ce n’est pas un hasard si les occidentaux ont défendu à l’ONU un nouveau projet de résolution autorisant la lutte contre ISIS en Irak et en Syrie. Les médias étrangers ont déjà commencé un travail actif de préparation de l’opinion publique dans ce sens. Le principal frein à l’adoption de cette résolution est une nouvelle fois la position de Moscou et Pékin. Il y a là une tentative de répéter la « version libyenne » de la légitimation d’une intervention militaire étrangère et d’établir une « zone d’exclusion aérienne » au dessus du territoire syrien sans laquelle la poursuite des plans américains, turques, et saoudites, sera très compliquée en Syrie.

La position de Téhéran, qui a une influence certaine à Damas et est capable de fournir une assistance militaire à Assad, est extrêmement importante. Mais les iraniens manœuvrent de manière à maintenir leur relation privilégiée avec Damas en même temps qu’ils doivent faire des concessions sur leur programme nucléaire durant les négociations qui se tiennent à Oman. Le point positif c’est que l’Iran est en train de créer rapidement un analogue irakien moderne du corps de la Garde Révolutionnaire Iranienne, le noyau de la future résistance anti-américaine, l’armée du Mehdi. Cela montre que l’Iran n’a pas l’intention de laisser tomber les chiites d’Irak et de Syrie face aux états-unis et à l’Arabie Saoudite.

En ce qui concerne ISIS, son potentiel militaire s’élève à 45 000 combattants parmi lesquels 10 à 12 000 étrangers représentant l’ensemble des pays arabes. Parmi ceux-ci, il y a une majorité de djihadistes venant d’Arabie Saoudite. L’élimination d’une telle structure militaire par une opération terrestre nécessitera le déploiement en Irak de 100 à 120 000 soldats américains. Barack Obama souhaite obtenir l’autorisation du congrès pour conduire une opération terrestre, alors qu’il a perdu la majorité après les dernières élections. Maintenant qu’il est devenu un « canard boiteux », le président américain essaie de partager les risques d’une intervention avec ses rivaux aux états-unis, mais les républicains tomberont difficilement dans ce piège.

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