Le volet langue de la Proposition principale en vue du prochain congrès du Parti québécois respire le Jean-François Lisée. On y retrouve notamment son idée biscornue d’offrir aux étudiants des cégeps français l’occasion de suivre une session dans un cégep anglais.
Cette mesure serait censée rehausser l’attrait du cégep français. Fadaise. La possibilité de suivre une seule session en anglais ne ferait pas changer d’idée à un seul élève qui a envie de faire tout son cégep en anglais.
Dans sa récente analyse « L’attractivité des cégeps anglophones, un problème montréalais ?», Frédéric Lacroix montre qu’à Québec, les demandes d’admission au préuniversitaire anglais dépassent très largement le nombre de places disponibles. Le cégep anglais y tourne donc à pleine capacité. Seul le Conseil du trésor empêche son expansion en limitant son financement – du moins jusqu’à nouvel ordre. Au contraire, les cégeps français y subissent la baisse démographique de plein fouet. Leur effectif au préuniversitaire a reculé de 12 % entre 2012 et 2016.
La même dynamique sévit sur l’île de Montréal. Une demande surabondante fait en sorte que le préuniversitaire anglais jouit d’un effectif stable, soit 16 738 étudiants en 2012 et 16 841 en 2016, alors que le préuniversitaire français a chuté de 21 290 à 19 281, un recul de 9,4 % en quatre ans. La part du cégep anglais au préuniversitaire à Montréal est passée par conséquent de 44,0 % en 2012 à 46,6 % en 2016. Encore quelques années et le cap de 50 % sera franchi.
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