22.05.2017 - France : Droite, gauche ?

Les vieux clivages sémantiques ont la vie dure. Surtout en politique. Parce que, souvent, ils servent à simplifier le débat et à faciliter la compréhension. Mais, aujourd’hui, les positionnements sont plus complexes et il y a dans chaque famille politique des différences de degrés qui sont autant de facilités à la mobilité partisane. Certains en abusent honteusement ou hypocritement… Il n’en reste pas moins que le vieux concept, gauche/droite, n’a plus sa pertinence et qu’un nouveau fractionnement se met en place. D’un côté, les mondialistes, qui considèrent le monde comme un vaste marché totalement ouvert à la concurrence et à la libre circulation des biens et des personnes, où l’ultralibéralisme et le multiculturalisme seront les nouvelles normes. De l’autre côté, les souverainistes, qui pensent que chaque pays, fier de son histoire, doit rester libre dans ses propres frontières avec sa monnaie, ses lois et sa culture. Ce nouveau clivage n’efface pas l’ancien : il s’y superpose.

La dernière élection présidentielle, en écartant du duel final les traditionnels partis de droite et de gauche, a fait émerger cette nouvelle donne. Qui est principalement représenté, pour l’instant, par le gagnant, En Marche (mondialiste) et le perdant, le Front national (souverainiste). Pourtant, ces deux entités politiques sont encore perçues et définies avec le qualificatif, gauche/droite. La première, En Marche, mouvement social-démocrate à l’anglo-saxonne, c’est-à-dire libéral, se présente comme n’étant, ni de droite, ni de gauche… L’autre, Front national, se considère de droite et de gauche… Il faut bien distinguer la différence de ces affirmations. Quand on se revendique, ni de droite, ni de gauche, cela peut dire que nos convictions sont assez floues et qu’elles pourraient fluctuer, suivant les circonstances, tantôt à droite, tantôt à gauche. Par contre, se proclamer à la fois, de droite et de gauche, peut signifier que l’on prend le meilleur de la droite et le meilleur de la gauche, pour en faire une synthèse heureuse, qui pourrait se révéler efficace. Les mots ayant un sens, au propre comme au figuré, il serait bon que les observateurs politiques s’en souviennent. Les partis concernés, aussi !

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