08.05.2017 - Législatives en Algérie : les enjeux pour les chrétiens convertis

Pour les 41 millions d’électeurs algériens, les élections législatives sont l’occasion d’entamer un renouveau politique dans un pays miné par la corruption et dominé depuis 1999 par le camp Bouteflika. Pour Mohamed Christophe Bilek, converti au christianisme depuis 46 ans, ces élections n’apporteront rien de plus aux chrétiens algériens.

Aleteia : Qu’attendent les chrétiens algériens de ces élections législatives ?
Mohamed Christophe Bilek : Ils attendent exactement la même chose que la majorité de leurs compatriotes : davantage de pluralité démocratique et un maintien de la laïcité dans leur pays. L’ère Bouteflika dure depuis bien longtemps et nombre d’entre-eux voient ces élections comme un moyen de contrer les partis gouvernementaux comme le FLN (Front de libération nationale) et le RND (Rassemblement national démocratique). Le premier est le parti du Président et le second compte une grande majorité de hauts fonctionnaires.

Rien en matière de liberté religieuse ?
Je suis assez étonné par l’image que véhicule l’Algérie à ce sujet. Concrètement, notre pays respecte davantage la laïcité, c’est-à-dire la séparation entre la religion et l’État que la France aujourd’hui. C’est un constat qui peut vous sembler alarmiste mais c’est le cas. Cette laïcité est d’ailleurs un héritage direct que la France a laissé à l’Algérie.

Vous voulez dire que les chrétiens ne sont pas persécutés ?
Par l’État ? Non ! Comme vous vous en doutez, le danger pour les convertis musulmans au christianisme vient davantage de leur famille. Beaucoup de convertis ne se sont pas baptisés officiellement de peur que leur nom apparaisse dans les registres. Il est donc très difficile de connaitre leur nombre exact.

Pourtant l’islamisme radical est bien présent en Algérie. ..
C’est vrai. Mais leur haine et leur violence est aujourd’hui tournée contre les pouvoirs publics et les minorités musulmanes. Ils accusent, en effet, le pouvoir de favoriser les apostasies. Pour eux, nous sommes plus une conséquence du problème que la cause. Mais il nous faut demeurer prudent. Le rejet social des convertis est toujours présent même si les pouvoirs publics tendent à atténuer cela.

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