09.11.2014 - Les Etats Unis détruisent les infrastructures pétrolières syriennes sous prétexte de combattre ISIS

Les USA envisagent de bombarder les pipelines en  prétendant à une tentative de mettre fin aux profits énormes réalisés par ISIS grâce à l’annexion des champs pétrolifères

Le journal The Independent cite Julieta Valls Noyes, secrétaire adjointe américaine aux affaires européennes et eurasiennes qui, lors d’une visite à Londres, précise qu’ISIS engrange 2 millions de dollars de vente de pétrole par jour et que les Etats-Unis envisagent des attaques aériennes ainsi que des « frappes chirurgicales sur certains pipelines » et de « réelles actions physiques pour couper le débit ».

Le problème avec cette justification en vue de détruire les pipelines de pétrole syriens tient au fait qu’ISIS n’a pas la capacité d’utiliser les pipelines pour transporter le pétrole. ISIS transporte le pétrole volé dans des camions et le vend au marché noir en Turquie.

Ceci est reconnu dans le même article de « The Independent » qui a cité Mme Noyes.

« The Independent » prétend que :

ISIS a revendu une partie des hydrocarbures issus des installations saisies au régime de Damas au travers d’échanges locaux alors que, dans le même temps, des cargaisons ont été vendues au marché noir en Turquie avec la complicité du gouvernement Erdogan accusé de fermer les yeux sur ces transactions illicites.

Si les USA souhaitaient réellement stopper les profits tirés du pétrole par ISIS, ils bombarderaient ces convois de pétrole, très facilement repérables via une surveillance aérienne conventionnelle déjà opérationnelle dans le dispositif actuel des opérations occidentales. L’agenda US qui préside à la  des pipelines syriens n’a pas grand-chose à voir avec le profit que tire ISIS du pétrole, et bien plus à voir avec le fait de détruire les infrastructures pétrolières syriennes. En fait, les statistiques qui prétendent qu’ISIS récupère deux millions de dollars par jour de la vente de pétrole brut est une estimation d’une société de consulting spécifique (IHS) basée dans l’état du Colorado aux Etats-Unis. L’administration américaine choisit de retenir cette estimation comme une source insoupçonnable. Il semble bien plus vraisemblable que l’échelle des profits a été exagérée de manière à détourner l’attention du fait qu’ISIS reçoit des fonds d’acteurs étatiques comme la Turquie, le Qatar ainsi que d’autres états du Golfe Persique tout en présentant une excuse pour cibler l’infrastructure syrienne.

Le mois dernier, les attaques aériennes américaines sur la Syrie et l’Irak avaient soi-disant détruit de petites raffineries à Raqqa. Aucun effort n’a été fait pour prouver si ISIS était réellement capable d’utiliser les raffineries de pétrole syriennes. En fait, la même société de consulting que l’administration US cite concernant les profits tirés du pétrole par ISIS déclare qu’ISIS vend du pétrole brut non raffiné. IHS ajoute que cette estimation eut lieu avant les « frappes aériennes américaines » en éludant la notion que les frappes aériennes américaines auraient eu un effet sur les profits du pétrole réalisés par ISIS. Néanmoins, l’Observatoire syrien pro- insurrection pour les droits humains basé à Londres, qui était, comme l’établissement géré par les occidentaux, considéré par les média comme la source la plus fiable lors de la crise syrienne, a précisé que les raffineries de pétrole n’étaient pas des cibles réelles et n’étaient pas utilisées par ISIS.

Reuters nous apprend que :

« Ces soi-disant raffineries ne représentent pas une cible sérieuse et n’affaiblissent pas l’état islamique dans la mesure où elles n’ont pas de valeur financière pour lui,» a précisé Rami Abdel Rahman de l’Observatoire à Reuters. « Elles sont composées de camions qui comportent des équipements dédiés à séparer le diesel et le pétrole et sont utilisées par des civils ».

Les deux principales raffineries pétrolières sont situées à Homs et Banyas et nulle part dans les alentours de Raqqa. La déclaration US prétendant qu’ils détruisent les raffineries source de la richesse D’ISIS n’est que poudre aux yeux et servira sans doute à justifier plus encore la destruction des infrastructures syriennes à terme.

La destruction des infrastructures de pétrole syriennes ouvrirait également la porte aux compagnies pétrolières britanniques et américaines en vue de décrocher les contrats de reconstruction qui seront payés au titre de dette par l’état syrien. Les compagnies qui gèrent la production de pétrole et de gaz en Syrie empêcheraient ainsi la Syrie de nationaliser ses propres ressources et de devenir un état prospère et indépendant. Cela générerait un esclavage fondamental du pays tout en diminuant la menace qui repose sur les états clients des US incluant Israël, l’Arabie Saoudite et la Turquie.

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