Le 16 avril prochain, les Turcs se prononceront par référendum sur une série de réformes constitutionnelles proposées par leur président, Recep Tayyip Erdoğan. Une victoire du oui risque de modifier profondément l’avenir de ce pays de 80 millions d’habitants, allié de l’Occident.
Une Turquie menottée ?
Le poste de premier ministre disparaîtrait et le président jouirait de nouvelles prérogatives : pouvoir de gouverner par décrets, de déclarer l’état d’urgence, de dissoudre le Parlement et de nommer unilatéralement ministres, juges et hauts magistrats. Erdoğan pourrait en outre briguer encore deux mandats et ainsi
rester au pouvoir jusqu’en 2029.
Le contexte
Le pays est déjà largement soumis à la volonté du président. Au coup d’État qui a failli le renverser, le 15 juillet 2016, il a répondu par des purges massives : plus de 41 000 personnes — enseignants, policiers, journalistes, membres de l’opposition — ont été arrêtées.
Les opposants
L’emprise du président sur la justice facilitera « les attaques contre les libertés de presse et d’expression, ainsi que la répression de l’opposition et de la minorité kurde », dénoncent les opposants. La laïcité de l’État connaîtrait probablement un recul marqué au profit de l’islam politique, une tendance déjà en marche : la direction des Affaires religieuses (Diyanet) a vu son budget quadrupler ces dernières années. Elle compte désormais plus de fonctionnaires que le ministère de l’Intérieur.
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