02.04.2017 - Vers une remise en cause du célibat sacerdotal ?

Dans son édition du 9 mars 2017, l’hebdomadaire allemand Die Zeit, dans lequel l’entretien (avec François) a été publié, rapporte que de « multiples voix », en Allemagne, y compris certains évêques diocésains et des dirigeants d’associations laïques catholiques, ont remis en question la discipline pérenne de l’Eglise sur l’obligation du célibat sacerdotal. Au cours des années, les conseillers et amis du pape, y compris le cardinalPietro Parolin, secrétaire d’Etat du Vatican, et le cardinal Claudio Hummes, ancien préfet de la Congrégation pour le clergé, ont envisagé la possibilité d’un changement de la discipline. Le Saint-Père a dit que le célibat du clergé devait être le sujet du prochain Synode des évêques, bien que ce thème ait été rejeté par le Conseil ordinaire qui organise la réunion périodique du Synode.

Les déclarations publiques du pape François sur l’ordination d’hommes mariés ont été pragmatiques et modérées. En 2016, il a exclu la suppression de l’obligation du célibat sacerdotal, en disant que « cela devrait rester tel quel ». Mais dans le passé et de nouveau dans ce récent entretien à Die Zeit, il a mentionné l’ordination de viri probati, des hommes mûrs, de foi et de vertu éprouvées, comme une « possibilité » à laquelle « nous devons penser ». Selon lui, ces hommes mariés pourraient être ordonnés à titre exceptionnel dans les diocèses où la pénurie de prêtres est un « énorme problème ». « Nous devons également déterminer quelles tâches ils peuvent accomplir, par exemple dans les communautés éloignées », a-t-il signalé.

De l’ordination d’hommes mariés au mariage des prêtres ?

En réaction à cette ouverture du sacerdoce à des hommes mariés, l’abbé Jean-Michel Gleize, professeur d’ecclésiologie au séminaire d’Ecône, a fait paraître, le 17 mars, un article sur le site de la Fraternité Saint-Pie X en France, intitulé Vers le mariage des prêtres ?

A quoi peut bien rimer le projet de François ? A une pure et simple régression, contraire à l’esprit de l’Eglise. L’excellence du sacerdoce réclame un état de vie proportionné, à l’exemple du Christ et des apôtres. Par son célibat et sa chasteté absolue, le prêtre est un exemple et un signe. Exemple du renoncement et de la vertu parfaite à laquelle doivent tendre les fidèles. Signe de l’excellence de la vie de l’esprit, qui est la vie même de Dieu, sur la vie terrestre et simplement corporelle. Signe aussi de l’excellence de la contemplation des réalités éternelles, par rapport aux convoitises de la chair et à la vie mouvementée d’ici-bas. Cette excellence est telle que la pénurie de prêtres ne saurait fournir un prétexte pour la remettre en cause. L’Eglise a toujours préféré la qualité à la quantité. Et le meilleur moyen d’obtenir davantage de vocations n’est-il pas de recourir à la prière et à la pénitence, pour mériter d’abord des saints prêtres et ensuite beaucoup de saints prêtres ? Ce sont là des moyens proportionnés, puisqu’ils sont d’ordre surnaturel, comme la vocation qu’ils nous méritent.

Pire encore, le dessein du pape ouvre la voie à une évolution qui ne s’arrêtera probablement pas à mi-chemin. Après avoir admis en principe et répandu dans la pratique l’ordination d’hommes mariés, il sera bien difficile de reculer devant le mariage des prêtres. Et il ne manquera pas de doctes esprits pour expliquer au bon peuple de Dieu le caractère inéluctablement positif de l’évolution : après tout, que le mariage ait lieu avant ou après l’ordination, cela ne change pas grand-chose. L’essentiel est d’avoir admis la compatibilité des deux.

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