01.03.2017 - Ne touchez pas aux symboles de notre histoire nationale !

Tant il est vrai que l’actualité prend un visage différent quand elle nous touche de près. Si mon fils n’était pas né à l’Hôpital Saint-Sacrement à Québec, il est probable que je ne me serais jamais arrêté à l’article relatant l’enlèvement du crucifix dans le hall d’entrée de cette institution bien connue à la suite de la plainte d’un usager qui y voyait un symbole religieux entrant en conflit avec ses propres croyances.

J’ai été surpris de la vitesse à laquelle la moutarde m’est montée au nez. En cherchant à comprendre pourquoi, j’ai compris que c’était comme la goutte de trop qui fait déborder le vase. Se montrer ouvert aux immigrants ne veut pas dire renoncer à être soi-même ni à vivre dans son décor.

Que cela nous plaise ou non, le Québec a une longue tradition chrétienne et catholique héritée de celle de la France. C’est un fait historique incontestable. Lorsque Jacques-Cartier touche terre à Gaspé le 24 juillet 1534, il prend possession du territoire au nom du « Roy de France » et y plante une croix « de trente pieds ». Or la France est depuis Clovis (env. 500 de notre ère) la« fille aînée de l’Église », et la Croix est un symbole de la monarchie française, tout comme la fleur de lys.

Dès les débuts de la présence française en sol québécois, les congrégations religieuses y multiplient les implantations. Montréal doit sa fondation à l’initiative d’un dévot, Jérôme Le Royer de Ladauversière, et Jean-Jacques Olier de Verneuil, le fondateur de l’ordre des Sulpiciens. Leur action sur le terrain est menée par Paul Chomedey de Maisonneuve, un jeune noble qui a choisi de dédier sa vie à Dieu, à Jeanne Mance, une infirmière laïque qui ouvrira le premier hôpital à Montréal, l’Hôtel-Dieu, et à Marguerite Bourgeoys, une religieuse qui consacrera sa vie à l’éducation.

Pendant trois cent cinquante ans, l’Église catholique et une pléiade de ses congrégations religieuses joueront un rôle déterminant dans le développement du Québec et multiplieront sur son territoire les institutions qui lui permettront de l’encadrer. De quelques centaines de personnes au début de la colonie, la population du Québec atteindra les 5 millions au début des années 1960. Cet essor remarquable est à porter leur crédit, quels que soient les reproches que l’on puisse par ailleurs leur adresser, si tant est qu’ils soient tous mérités.

Les immigrants qui viennent s’installer au Québec profitent de ces développements accumulés au fil des siècles et sont donc malvenus de vouloir trier notre patrimoine historique, culturel, social et économique pour n’en retenir que les éléments qui font leur affaire en nous obligeant à liquider ceux qui heurtent leurs croyances et leurs valeurs, même si ce sont justement ceux qui définissent notre identité.

S’il n’y a jamais eu aucun doute à avoir sur la volonté d’assimilation du Canada anglais et du gouvernement fédéral, si cette volonté s’exprime désormais de façon totalement ouverte et décomplexée alors que leur objectif leur apparaît enfin à leur portée, et s’ils exploitent à cette fin le multiculturalisme et le communautarisme, en revanche, les Québécois ont toujours pu compter jusqu’à ces dernières années sur leur gouvernement à Québec pour défendre leurs intérêts et leur identité.

Ce dernier rempart s’est écroulé avec l’élection du gouvernement Couillard qui a littéralement déclaré la guerre aux québécois francophones en se faisant le promoteur, le maître d’oeuvre et l’exécutant de politiques qui les affaiblissent systématiquement et menacent leur survie en tant que nation. Dans l’esprit de Couillard, les Québécois sont avant tout des Canadiens, et il en fait une question de principe, le sien bien entendu, car il ne se soucie guère des sentiments des Québécois à ce sujet.

Une telle position ne peut déboucher que sur un affrontement, et il est particulièrement intéressant de voir que le crucifix est en train de devenir le symbole de l’opposition sourde au multiculturalisme communautariste et à son symbole, le voile islamique, que défend Couillard. Vous n’avez qu’à compter le nombre d’articles parus sur le crucifix depuis quelques jours pour voir comment les lignes sont en train d’être tirées.

Il est assez remarquable de voir les Québécois redécouvrir soudain le crucifix et lui attribuer une symbolique qui n’est plus que religieuse, mais également patrimoniale, historique, et culturelle.

Tout semble maintenant se passer comme si les Québécois avaient soldé leurs vieux comptes avec la religion catholique, son clergé et sa hiérarchie, et découvraient enfin que la religion de leurs parents, en dehors de toute foi et soumission, était porteuse de valeurs avec lesquelles il leur est plus facile de s’identifier que celles avec lesquelles certains intérêts étrangers à ce qu’ils se sentent, et sont, voudraient les voir s’identifier.

Plus les Québécois vont se sentir agressés ou ne serait-ce que bousculés dans leurs coutumes et traditions populaires, plus ils vont regimber. En France, Terra Nova, un « think tank » proche du PS, vient de proposer le remplacement de deux fêtes chrétiennes par des fêtes juive et musulmane.

Lire la suite sur vigile.quebec

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir