Pour Manlio Dinucci, la gauche européenne n’a plus de valeurs : elle dénonce les restrictions états-uniennes à l’immigration, sans les comprendre, tout en s’engageant haut et fort à accroître ses dépenses militaires dans l’intérêt de l’Empire.
Des voix influentes de la gauche européenne se sont unies à la protestation anti-Trump « No Ban, No Wall », en cours aux États-Unis, oubliant le mur franco-britannique de Calais en fonction anti-migrants, et taisant le fait qu’à l’origine de l’exode de réfugiés il y a les guerres auxquelles ont participé les pays européens de l’Otan.
On ignore le fait qu’aux États-Unis le bannissement bloque l’entrée de personnes provenant de ces pays —Irak, Libye, Syrie, Somalie, Soudan, Yémen, Iran— contre qui les États-Unis ont mené pendant plus de 25 ans des guerres ouvertes et/ou secrètes : des personnes auxquelles ont été jusqu’à présent concédés des visas d’entrée fondamentalement non pas pour des raisons humanitaires, mais pour former aux États-Unis des communautés d’immigrés (sur le modèle des exilés anti-castristes) servant les stratégies états-uniennes de déstabilisation dans leurs pays d’origine. Les premiers à être bloqués et à intenter une class action (recours collectif) contre le bannissement sont un contractor(mercenaire) et un interprète irakiens, qui ont collaboré longtemps avec les occupants états-uniens de leur propre pays.
Tandis que l’attention politico-médiatique européenne se focalise sur ce qui se passe outre-Atlantique, on perd de vue ce qui se passe en Europe. Le cadre est désolant.
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