Début février, la ministre de la Culture Audrey Azoulay signera un décret destiné à assouplir la classification des films interdits aux moins de 18 ans. Désormais, un long-métrage pourra contenir des scènes de sexe non feintes sans que cela n’entraîne forcément une interdiction aux mineurs.

C’est une œuvre qui avait fait scandale lors de sa sortie en salles en 2009 et qui de nouveau fait parler d’elle. Vendredi 13 janvier, le sulfureux Antichrist de Lars Von Trier voyait son visa d’exploitation annulé, à la suite d'une décision du Conseil d’Etat. En d’autres termes, le film sera désormais interdit aux mineurs alors que jusqu’à présent, sa classification ne valait que pour les moins de 16 ans. Une œuvre polémique qui « comporte plusieurs scènes de très grande violence, filmées de manière réaliste, à l’occasion de pratiques sexuelles filmées sans aucune dissimulation dont, notamment, une scène d’automutilation sexuelle féminine filmée en gros plan », relève le Conseil d’Etat. Un rebondissement pour le long-métrage du réalisateur danois mais qui n’est pas une première.

Ces dernières années à l’instar d’Antichrist, plusieurs films ont ainsi été interdits aux moins de 18 ans, parfois plusieurs années après leur sortie en salles. Lars Von Trier avait déjà pu en faire l’expérience avecle deuxième volet de son diptyque Nymphomaniac, tout comme le cinéaste franco-argentin Gaspar Noé dont l’interdiction aux mineurs du film Love fut l’épisode juridico-cinématographique de l’été 2015.

A l’origine de l’annulation de ces visas d’exploitation, on retrouve assez souvent l’association conservatrice Promouvoir, fondée en 1996 par André Bonnet, idéologue proche de l’extrême droite. Défendant des« valeurs judéo-chrétiennes », c’est-à-dire des « valeurs de charité et de fidélité conjugale »d’après son fondateur, Promouvoir s’appuie sur un décret datant de 2003 préconisant une interdiction aux mineurs pour les films « comportant des scènes de sexe non-simulées ou de très grande violence ».

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