21.01.2017 - Les Etats-Unis à un carrefour

Le 20 janvier sera le grand jour pour Donald Trump et sa nouvelle administration. Après la surprise générale face à son élection, le monde s'apprête désormais à vivre la présidence de Trump, pour le meilleur comme pour le pire. Tiendra-t-il ses promesses en termes de revitalisation de l'économie des Etats-Unis ou réorientera-t-il la politique étrangère de Washington ? 

Il doit tout d'abord réorganiser la Maison Blanche, ce qui prendra quelques mois. Le choix du personnel et l'organisation d'une nouvelle administration prend du temps, et la rapide transition post-électorale n'est que le début du processus. Mis à part les nominations des membres du plus haut cabinet, des postes de différents échelons inférieurs au sein de l'administration, pour ne pas citer les plusieurs milliers d'autres fonctions politiques, doivent être pourvus. 

A la tête de l'administration, Trump aura besoin d'une équipe bien préparée capable de formuler une politique logique et cohérente. Selon les dires, l'homme d'affaires intégrait des groupes avec différents points de vue pour ensuite prendre sa décision finale. Il reste à déterminer si ce type de gestion permettra des politiques étrangères et domestiques cohérentes et efficaces. Sur une note positive, il donnerait beaucoup plus de pouvoir à ses ministres que Barack Obama. Les critiques reprochent à l'administration Obama d'avoir pris les décisions au sein de la Maison Blanche, un micro-management duquel les ministres ont trop été exclus. Du côté de la défense et de la politique étrangère, le Conseil de sécurité national compte trop de personnel non indispensable, et le micro-management a engendré des tensions importantes. Le Conseil de sécurité national doit être réorganisé et simplifié. 

Economie 

C'est un défi de taille, étant donné le contexte. La classe moyenne s'est dégradée ces quarante dernières années, les pauvres se sont appauvris et les riches enrichis. Des résultats doivent être publiés avant les élections de 2018, afin d'éviter que les Républicains ne perdent des sièges au Congrès.  

Trump doit également assurer la stabilité financière, dans un contexte où les économistes considèrent la situation bancaire comme plus précaire que lors de la période précédant la crise de 2007-2008. Le passage rapide ou non du Glass-Steagall Act, loi de séparation des banques commerciales et des banques d'investissement aux Etats-Unis, sera un test déterminant. Durant sa campagne, Trump a accordé une attention particulière à Wall Street, lui reprochant cupidité et irresponsabilité. La loi Glass-Steagall a été instaurée après la Grande dépression des années 1930, mais sous l'influence des politiciens néo-libéralistes qui subissaient le lobby du secteur bancaire, le Congrès l'a supprimée à la fin des années 1990, préparant ainsi le terrain pour la crise financière qui a suivi une décennie plus tard.  

Un autre test déterminant sera de voir si l'administration Trump s'attèlera à la question des infrastructures dans un délai convenable. Comme le souligne la Société américaine de génie civil dans son rapport annuel, l'état des infrastructures américaines est au plus mal. Ils doivent en être informés.  

La société demande une action forte quant aux routes, chemins de fer, canaux, barrages, systèmes municipaux de distribution d'eau et de traitement des eaux d'égout, aéroports, ports et centrales électriques. Cela permettrait de créer des emplois, mais une volonté politique de s'investir dans ces projets doit exister.  

Le Corps des ingénieurs de l'armée des Etats-Unis entreprend des projets majeurs de construction d'infrastructures. De nombreux projets intéressants ont été élaborés, approuvés et même financés par le Congrès, mais restent à mettre en place. Trump devrait se consacrer à ces projets immédiatement disponibles.  

Etant donné que l'accent est mis sur les infrastructures, de nombreuses opportunités émergeront pour les entreprises. Une telle implication ne doit, cependant, pas faire des biens publics des monopoles privés, comme pour les routes payantes ou les ponts privés, dont les bénéfices peuvent être utilisés par Wall Street ou par des financiers étrangers.  

Le secteur privé peut être d'une grande aide pour le développement des infrastructures lors des étapes de conception et de construction du projet. Les entreprises à capitaux mixtes américains et chinois, par exemple, pourraient aider à moderniser les infrastructures aux Etats-Unis. De tels partenariats peuvent également encourager le développement de l'initiative « Ceinture et route » de la Chine, à savoir la Ceinture économique de la Route de la Soie et la Route maritime de la Soie du XXIe siècle.  

Lire la suite sur beijingreview.com.cn

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir