lundi, 20 mars 2017 13:19

Alors que la Russie n'a jamais envahi le Canada, le Canada a une fois envahi leur pays

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Traduction par Mike Deschamps.

Les médias présentent la Russie comme militariste, mais ils ignorent l'invasion du Canada dans le passé dans ce pays.  

Il y a cent ans, une révolte populaire chassa la monarchie russe. Furieux de la brutalité de Nicolas II et de l'horreur de la Première Guerre mondiale, des protestations et des grèves avaient balayé la capitale de Pétrograd (Saint-Pétersbourg). En une semaine, le czar abdiqua. Plus tard dans l'année, les bolcheviks arrivèrent au pouvoir en grande partie en s'engageant à se retirer de la guerre. (Note du Bonnet : N'y avait-il pas une volonté de chasser la monarchie pour faire profiter le capitalisme de Wallstreet ? N'oublions pas que les bolcheviks étaient financés par les grandes institutions de Wallstreet.)

Les Anglais, les Français et les États-Unis répondirent à l'ascension des bolcheviks en soutenant les monarchistes russes (le mouvement Blanc) dans leur lutte pour maintenir le pouvoir. Six mille soldats canadiens avaient également envahi la Russie. Selon Roy Maclaren chez les Canadiens en Russie, de 1918 à 1919, les artilleurs canadiens avaient gagné une réputation féroce parmi les bolcheviks pour leur calme dans la situation ou ils avaient utilisé des éclats d'obus comme armes à courte portée contre les soldats sur le terrain. 

Alors qu'un navire de guerre canadien appuyait les Russes du mouvement Blancs, les pilotes canadiens stationnés près de la mer Noire avait fourni un soutien aérien.

 La guerre contre les bolcheviks était initialement justifiée comme un moyen de rouvrir le front oriental de la Première Guerre mondiale (les bolcheviks avaient signé un traité de paix avec l'Allemagne). Les troupes canadiennes, cependant, étaient restées après la fin de la guerre. En effet, 2 700 soldats canadiens étaient arrivés dans la ville orientale de Vladivostok le 5 janvier 1919, deux mois après la fin de la guerre. Un total de 3 800 soldats canadiens ainsi que la Gendarmerie Royale du Nord-Ouest et 697 chevaux étaient allés en Sibérie, que les Blancs ont continué à contrôler longtemps après avoir perdu Moscou, Saint-Pétersbourg et la majeure partie de la partie occidentale du pays.  

Ottawa avait maintenu ses forces en Russie après la fin de la Première Guerre mondiale, en partie pour persuader les Britanniques que le Canada méritait d'être inclus à la conférence de paix de Paris qui diviserait les victimes de la guerre. Le premier ministre Borden avait écrit:

« Nous serons dans une position malheureuse si nous ne procédons pas à l'expédition de la Sibérie. Nous avons pris des dispositions définitives avec le gouvernement britannique sur lequel ils se sont appuyés ... La situation et le prestige actuels du Canada seraient singulièrement réduits par un retrait délibéré » 

Ottawa craignait aussi la montée de l'anticapitalisme. Le 1er décembre 1918, Borden écrivait dans son journal qu'il était «frappé du progrès du bolchevisme dans les pays européens». Pour leur part, les groupes ouvriers canadiens avaient condamné l'invasion de la Russie comme «au profit du capitaliste». Le président de la C.-B. et de la Fédération du Travail, Joseph Naylor avait demandé, « N’est-il pas temps que les ouvriers du monde occidental agissent de manière semblable à ceux des bolcheviks russes pour disposer de leurs maîtres comme ces braves Russes le font maintenant? »

Les alliés ont envahi la Russie pour défendre le statu quo, au grand désarroi de nombreux Canadiens qui ont salué la disparition du tsar et avaient du mal à comprendre pourquoi le Canada appuierait les réactionnaires russes. L'opposition à l'intervention était répandue même parmi les soldats. Selon le Toronto Globe, entre 60 et 70 pourcent des hommes envoyés en Sibérie étaient de mauvaise volonté. Une section d'artillerie avaient même refusé aux ordres.  

Tout au long des années 1920 et 1930, les pays occidentaux avaient travaillé à isoler Moscou. Le Canada (et les États-Unis) s’étaient opposés à un traité pour garantir les frontières russes avant la guerre, que l'Angleterre avait signées avec Moscou. Ottawa avait reconnu le gouvernement bolchevique en 1924, mais les liens avaient été rompus après la coupure des relations britanniques à la mi-1927. Les relations diplomatiques avec Moscou n’ont repris qu'à la fin des années 1930. 

La russophobie a, à nouveau, saisi l'establishment politique et médiatique. Un certain nombre de commentateurs de premier plan ont défendu le grand-père de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland collaborant avec les nazis au motif que cétaient soit eux, soit les Russes qui occupaient l'Ukraine pendant la Seconde Guerre mondiale. Freeland a elle-même dévié des questions en disant que Moscou essayait peut être de "déstabiliser" la démocratie canadienne, alors que le général de brigade Paul Rutherford annonçait une cyber guerre russe. Ottawa intensifie donc dangereusement sa présence militaire aux portes de la Russie (Ukraine, Pologne et Lettonie) pour contrer l'agression.  

Pour dissiper l'épais brouillard de la propagande, il est utile de se rappeler comment le Canada a réagi à la chute de la monarchie russe. Alors que la Russie n'a jamais envahi le Canada, rappelons que celui-ci a envahi une fois leur pays.

Source : rabble.ca

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