lundi, 17 aout 2015 09:54

La Charte canadienne des droits et liberté : incitation à la malhonnêteté des immigrants et minorités

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Juriste Curé

Se faire une opinion sur les politiques d’immigration aujourd’hui requiert des habiletés de funambule, notamment, pour garder l’équilibre devant l’inénarrable Charte canadienne des droits et libertés qui exécute sur l’autel de la démocratie [i] tout ce qui se rapproche de la discrimination. Pour arriver à ne discriminer personne, parfois je me dis qu’il faudrait tous qu’on ait un doctorat en politique internationale qui nous aurait fait vivre une immersion prolongée dans tous les pays du globe.

Pour mieux comprendre d’où vient le malaise, il faut bien lire l’article 15 de la Charte : « La loi ne fait acception de personne et s’applique également à tous, et tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination, notamment des discriminations fondées sur la race, l’origine nationale ou ethnique, la couleur, la religion, le sexe, l’âge ou les déficiences mentales ou physiques. » et l’article 27 : « Toute interprétation de la présente charte doit concorder avec l’objectif de promouvoir le maintien et la valorisation du patrimoine multiculturel des Canadiens. Contradiction ? Peut-être. Vous demanderez aux juges. L’humble personne que je suis n’arrive pas à comprendre. Comment arriver à concilier promotion de la diversité et anéantissement de la discrimination ? Après tout si l’on souhaite préserver les différences culturelles à l’intérieur de la loi, le processus entraîne automatiquement des discriminations.

La charte des droits et libertés de la personne [ii], de fonction similaire à la charte canadienne des droits et liberté, mais de niveau hiérarchique québécois (donc soumise) est encore plus claire sur la discrimination : « Toute personne a droit à la reconnaissance et à l'exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la grossesse, l'orientation sexuelle, l'état civil, l'âge sauf dans la mesure prévue par la loi, la religion, les convictions politiques, la langue, l'origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l'utilisation d'un moyen pour pallier ce handicap. »

Donc, c’est on ne peut plus clair, aucune discrimination n’est possible et le droit doit valoriser la multitude de cultures, l'essence même du multiculturalisme. Pourtant, certaines cultures semblent ne pas plaire à nos amis citoyens du monde, défenseurs du multiculturalisme, de la soi-disant ouverture d’esprit et, donc invariablement de la Charte des droits et libertés. Certaines cultures discriminent les sexes. Certaines cultures ont l’idée étrange de rendre guerrier et chef de tribu uniquement des hommes. Leur logique de barbare protège les femmes contre la violence des combats et joutes politiques afin qu’elles puissent paisiblement enfanter et ainsi permettre à leurs tribaux de croître. Les sexes ont des rôles !, dans ces sociétés inférieures qui ne connaissent pas la merveilleuse Charte des droits et libertés. Quelle honte !

Dans ces sociétés d’arriérés, les habitants craignent, se méfient et discriminent la race et la religion de la tribu ennemie qui tente de les conquérir. Incroyable non ?! Quelle médiocrité ! Dans ces sociétés, la classe sociale dont fait partie la personne peut lui valoir des droits distincts ainsi que des privilèges. Quel manque de civisme ! Ces sociétés osent traiter différemment ceux qui n’ont pas fait leur preuve au sein de la communauté ! Conditions sociales, salaires, avantages sociaux moindres pour le novice qui a encore des échelons à gravir, quelle infamie aux yeux d'un progressissss !

Je ne sais pas pour vous, mais je commence à trouver que « l’ouverture d’esprit » de la Charte des droits et libertés est plutôt discriminatoire. Se pourrait-il qu’elle ne respecte pas ses propres valeurs et règlements ? L’anti-discrimination serait-elle discriminatoire ? Moi-même, je m’y perds, alors comment un immigrant, lui, pourrait-il s’y retrouver ? En fait, il s’y retrouve par obligation. Pour survivre. En général, le plus astucieux, qui ne pèche pas par fierté, s’y retrouve par la force des choses en devenant un pauvre petit immigrant discriminé puisqu’au chômage ou mieux encore une pauvre femme battue, maboule, immigrée, qui inspire la pitié. N'est-ce pas la plus haute autorité au pays (Charte canadienne des droits et libertés) qui l’incite à agir ainsi ? Se muer en victime devient vertueux selon la Charte. Comment blâmer quiconque d'en profiter ? Comment par ailleurs blâmer quiconque de les blâmer parce que jouissant de droits dont ne bénéficie pas la majorité ? Affrontement à venir parmi le commun des mortels, guerre de tous contre tous, vous dites ? Vous avez tout compris.



[i] Article 1 de la Charte canadienne des droits et libertés : La Charte canadienne des droits et libertés garantit les droits et libertés qui y sont énoncés. Ils ne peuvent être restreints que par une règle de droit, dans des limites qui soient raisonnables et dont la justification puisse se démontrer dans le cadre d'une société libre et démocratique.

[ii] En 1976, un tribunal des droits de la personne, autonome vis-à-vis la Cour du Québec, fut créé pour y entendre des litiges fondés sur la discrimination et le harcèlement. 

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