lundi, 28 decembre 2015 10:07

Les Juifs : entre la pilule, l'avortement, et le féminisme

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Suite à un débat entre lecteurs sur l’origine du mouvement de « libération de la femme » au XXe siècle (pilule, avortement), nous dédions aimablement ce post à Quinlan formaté par l’éducation nationale et animant un blog dogmatiquement athée et rationnaliste. Nous en profitons pour encourager tous ceux qui ont défilé pour la vie dimanche passé à lire ce billet. Un militant bien informé en vaut dix.

Avortement :  Victime collatérale de la femme libérée un peu trop tôt… à neuf semaines…

Jusqu’il y a peu, nous ne soupçonnions sincèrement pas à quel point l’humanité était redevable de la « communauté sioniste » en matière d’évolution des «moeurs sexuelles ». C’est un article de Rebecca Davis sur le site du « Jewish Women’s Archive », faisant l’éloge de la « contribution juive » à l’« American Birth Control Movment » qui nous a finalement décidé à prendre la plume. Dans la mesure où la communauté juive elle-même revendique haut et fort cette contribution à la « libération sexuelle occidentale », nous espérons que nos lecteurs sionistes ne viendront pas nous taxer présentement d’« antisémitisme ». Notre article est basé sur des faits qui sont aisément vérifiables et qui sont revendiqués par la communauté elle-même. Quelques recherches un peu approfondies sur la toile nous ont en effet permis de comprendre le rôle incroyable que de nombreuses personnalités d’origine juive ont joué dans le combat contre le « puritanisme sexuel » catholique au cours du XXe siècle. Etant donné l’importance du phénomène, nous ne comprenons sincèrement pas pourquoi cet aspect de l’histoire des idées est aujourd’hui encore largement méconnu de la population. Nous nous proposons ici de combler sommairement cette lacune. Nul doute qu’un grand travail de recherche reste encore à faire dans ce domaine. Avis aux amateurs.

Nous avons pris comme point de départ de notre recherche la création en 1968du groupe le plus influent de promotion de l’« avortement » aux États-Unis, le «National Abortion Rights Action League (NARAL) ». Deux de ses créateurs sont justement d’origine sioniste : Bernard Nathanson et Bettie Friedan. Ces deux derniers ont créé le « NARAL » avec l’écrivain Larry Lader.


Bernard Nathanson et Bettie Friedan, deux des fondateurs du principal lobby « pro-avortement » aux Etats-Unis


C’est en réalité l’activité d’écrivain de Larry Lader qui nous a été la plus utile pour remonter aux sources du mouvement international en faveur du « contrôle des naissances ». En effet, Larry Lader explique dans un interview réalisée en 1991, disponbile sur internet :
http://www.publiceye.org/body_politic/mag/back/art/0109pg15.htm

que l’origine de son combat remonte à la biographie qu’il a écrite dans les années 50 de la militante eugéniste américaine, Margareth Sanger, qui lutta dès le début du siècle aux USA pour le « droit à l’avortement » et au « contrôle des naissances ». Ce fait nous a amené à nous intéresser à Madame Sanger. On a souvent fait des rapprochements rapides et malheureux entre la pensée eugéniste deMargareth Sanger et la politique eugéniste du « IIIe Reich » mais les archives ont démontré que la militante « féministe » américaine d’origine irlandaise confessait publiquement une complète désapprobation de la politique national-socialiste :

La militante américaine d’origine irlandaise, Margaret Sanger. Une des pionnières du mouvement pour le contrôle des naissances aux Etats-Unis. « Toutes les nouvelles d’Allemagne sont tristes et horribles, et pour moi plus dangereuses qu’aucune guerre ayant lieu où que ce soit, car il y a tant de gens bons qui applaudissent ces atrocités et disent que c’est bien. L’antagonisme soudain en Allemagne contre les juifs et la haine profonde contre eux se répand de manière cachée ici et est plus dangereuse que la politique agressive du Japon en Mandchourie… »

Sur la relation entre M. Sanger et le national-socialisme, voir : 
http://www.nyu.edu/projects/sanger/secure/newsletter/articles/sanger-hitler_equation.html

Quoi qu’il en soit, malgré cette aversion pour le « IIIe Reich », la militante eugéniste est aujourd’hui difficilement citable par les dirigeants des centres de « planning familial » ; en raison justement de son idéologie ambiguë où transparaît manifestement un eugénisme radical très en vogue aux Etats-Unis dans l’entre-deux-guerres mais aujourd’hui largement occulté :

« Aucune femme et aucun homme n’aura le droit de devenir parents sans un permis de parenté » (1934)

« Toutes les misères de ce monde sont imputables au fait que l’on permet aux irresponsables ignorants, illettrés et pauvres de se reproduire sans que nous ayons la moindre maîtrise sur leur fécondité », cité dans « Margaret Sanger, father of modern society» par Elasah Drogin, New Hope, KY, U.S.A.1985.

Malgré une certaine proximité indéniable avec l’eugénisme national-socialiste, il fut évident dès le départ que les relations ne pourraient être amicales entre Hitleret M. Sanger dont tous les ouvrages, avec ceux de Freud, furent rapidement mis à l’index en Allemagne. La raison de cet étrange ostracisme doit être trouvée dans l’origine israélite d’une grande partie des cadres du mouvement de MadameSanger. En effet, même si M. Sanger n’était pas juive, un grand nombre de collaboratrices de l’« American Birth Control Movment » étaient des femmes d’origine juive. Il faut lire à ce sujet l’excellent article de Rebecca Davis sur le site du «Jewish Women’s Archive » pour se rendre compte que les femmes d’origine juive ont été à la pointe du combat en faveur de l’« avortement » aux Etats-Unis dès le début du XXe siècle. Citons parmi les militantes connues : Emma Goldman, Rose Pastor Stokes ou Gertrude Weil. Le cas de Gertrude Weil est emblématique. La jeune femme, nous dit Rebecca Davis, est de tous les combats : active dans un grand nombre d’organisations « féministes », « interraciales » ou « sionistes », Gertrude Weil originaire de Goldsboro, Caroline du Nord, va rejoindre le « Birth control movement » comme lobbyiste et soutiendra financièrement le mouvement de Margareth Sanger.



 
Gertrude Weil, une vie au service du combat féministe


Animées par un « zèle incroyable », ces femmes sionistes se rassemblent dans diverses organisations féministes dont le « National Council of Jewish Women (créé en 1893) » qui sera pionnier dans le financement de cliniques de contrôle des naissances. Ainsi, on retrouvera un grand nombre de ces femmes comme directrices ou membres du Staff du « Birth Control Clinical Research Bureau (BCCRB) », appelé plus tard « The Margaret Sanger Bureau », qui ouvre ses portes à New-York en 1923. Dans cette clinique, douze docteurs travaillent à mi-temps, aidés de travailleurs sociaux, d’administrateurs ou de volontaires désintéressés. Lena Levine, fille d’immigrants juifs de Vilnius, Lituanie, est directrice de cette clinique new-yorkaise pendant plusieurs années. Elle aidera encore M. Sanger à fonder en 1948 le « planning familial » aux USA. Lena Levinea écrit de nombreux ouvrages de référence en matière de sexualité qui sont autant de pavés contre la morale « pudibonde » protestante imprégnant la société américaine. Deux des premières assistantes de M. Sanger, Anna Lifschiz et Fania Mindell étaient des juives intégristes originaires d’Europe de l’Est. Fania Mindell a aidé M. Sanger à établir la « Brownsville clinic » à Brooklyn. Il faut également citer les doctoresses sionistes qui ont dirigé des cliniques de contrôle de naissance à travers le pays : Rachelle Slobodinsky Yarros à Chicago, Bessie Moses à Baltimore, Sarah Marcus à Cleveland, Nadina Rinstein Kavinoky à Los Angeles. Toutes ces femmes ont contribué, dans un univers médical largement dominé par les hommes, à donner à la femme la place qui lui était dûe (Source :http://jwa.org/encyclopedia/article/american-birth-control-movement).


 

 

 

 

 



 
Le gouverneur de l’Etat de New-York, Nelson Rockfeller. Son généreux veto en 1972 ouvre la voie à la dépénalisation un an plus tard


Le combat contre « l’obscurantisme machiste » américain fut long et difficile. Dans l’interview déjà cité plus haut, Larry lader nous décrit le parcours semé d’embûches des militants « pro-avortement », parcours qui aboutira finalement à la loi de dépénalisation de 1973. Qui aurait songé à une telle victoire dans la société «WASP » d’outre-atlantique ? Alors que trois ans auparavant, en 1970, les membres du «NARAL » confinaient encore et toujours au désespoir. Les lois en faveur de l’avortement votées en 1968 dans l’Etat de New-York venaient effectivement d’y être abolies à cause de l’opposition rétrograde d’organisations religieuses. Heureusement, les croisés du « NARAL » ont continué à y croire et à faire un lobbying intense auprès des autorités politique du pays ! En 1972, contre toute attente, le gouverneur américain de l’Etat de New-York, Nelson Rockfeller vient à la rescousse des guerriers du « NARAL » en imposant son veto à l’abolition des lois pro-avortement. La dépénalisation de 1973 est au bout du chemin (arrêté constitutionnel de la « Cour Suprême » Roe versus Wade). A la fin de l’interview, alors que le journaliste lui demande d’où lui vient cette persévérance dans le combat en faveur de l’« avortement », Larry Lader avoue humblement à son interlocuteur ne pas très bien savoir l’origine de son énergie militante : « This is a question that goes down to the roots » (C’est une question qui puise aux racines).

Parmi les autres personnalités d’origine sioniste qui ont contribué à faire avancer la cause aux Etats-Unis, qu’il nous soit encore permis de citer ici :

La célèbre féministe américaine Gloria Steinem, considérée avec Betty Friedan, comme une des femmes qui a le plus contribué dans l’Amérique d’après-guerre à la « libération sexuelle » de la femme.

Le Dr Christopher Tietze qui a consacré une grande partie de sa vie à l’« International Planned Parenthood Federation ».

Le Dr. Alan Frank Guttmacher, un activiste incroyable. Il a été le président de la « Planned Parenthood Federation of America » et vice-président de l’« American Eugenics Society ». Il a fait plus que tout autre médecin pour promouvoir l’«avortement » et la stérilisation dans son pays. Il a créé en 1964 l’« Association for the study of Abortion » et est membre de l’« Association EngenderHealth ». Il s’agit d’une association philanthropique sans but lucratif basée à New York, qui est active internationalement dans des domaines aussi variés que la contraception », la « prévention du sida », l’« égalité entre les sexes », la « stérilisation », la «santé sexuelle et reproductive »… retenez bien le nom de cette organisation active dans de nombreux pays car elle a compté et compte toujours parmi ses membres d’honneur un panel de personnalités très éclectique (http://en.wikipedia.org/wiki/EngenderHealth) Citons par exemple :

- La militante féministe déjà citée Margareth Sanger.

- Le professeur américain de Stanford, Paul Ralph Ehrlich, « père » du concept de surpopulation. Son ouvrage, « The Population Bomb », a été « l’étincelle » qui a déclenché le mouvement « anti-nataliste » aux USA puis ailleurs.

- L’auteur de science-fiction et biochimiste Isaac Asimov dont la littérature a abreuvé des générations d’adolescents.

- Le prêtre épiscopalien défroqué Joseph Fletcher, un véritable pionner dans le domaine de la bioéthique. Il s’est finalement défini à la fin de sa vie comme totalement athée.

etc.


 
De gauche à droite les philanthropes Gloria Steinem, Alan Frank Guttmacher,Paul Ralph Ehrlich et Isaac Asimov. Tous unis contre le fléau de la surpopulation.


Mais nos explications ne seraient pas complètes si nous ne rendions pas également ici hommage aux chercheurs d’origine sioniste qui se sont investis dans la pilule contraceptive [ndlr : Il faut en réalité parler le plus souvent de pilule abortive car, peu de gens le savent, la pilule n'empêche généralement pas la « fécondation », elle empêche tout simplement la vie, une fois créée, de s'implanter dans l'utérus maternel. Chaque pilule consommée constitue donc le plus souvent un avortement chimique]. La commercialisation de la pilule contraceptive ne s’est pas faite en un jour; plusieurs chercheurs ont contribué au fil du temps à élaborer des techniques de plus en plus performantes en matière de contraception féminine.

Le chimiste autrichien Carl Djerassi a contribué avec le mexicain Luis E. Miramontes et le mexicain George Rosenkranz à l’invention en 1951 de la « noréthindrone », une « progestagène de synthèse », à partir de laquelle le savant américain Gregory Pincus et le savant américain John Rock feront le premier contraceptif oral.

Il est important de souligner que les progrès en matière de contraception sont le fruit d’un patient travail d’équipe. Le docteur Gregory Pincus avait travaillé après guerre à la Columbia University de New York en compagnie de Seymour Lieberman et du Professeur français Etienne-Emile Baulieu.

Le même Dr Etienne-Emile Baulieu est un des inventeurs de la pilule abortive «RU-486 » plus longue à s’imposer en Europe à cause du lobbying des mouvements « pro-vie ». Les évêques italiens ont récemment recommandé aux médecins italiens de ne pas prescrire son usage. Quoi qu’il en soit, pour sa contribution à la science, Etienne-Emile Baulieu a été fait en France chevalier de l’« Ordre du Mérite » et Grand Officier de la « Légion d’Honneur ».

Le passé résistant du Docteur Baulieu honore à bien des égards ce scientifique français originaire d’une famille juive d’Alsace. Né sous le patronyme d’Emile Blum, il décide de changer de nom durant la Guerre en raison de ses activités de résistance contre la barbarie nazie. En souvenir de ses exploits durant la guerre, il choisira de conserver son nom de résistant : « Baulieu ».



 
Le quatuor gagnant : Carl Djerassi, Georges Rosenkranz, Grégory Pincus etEtienne-Emile Baulieu. Sans ces scientifiques courageux, la pilule n’aurait jamais vu le jour


Enfin, il nous reste à parler du mouvement pour le contrôle des naissances en France :

En France, le mouvement pour le « planning familial » a été créé dans le sillage de son homologue américain grâce à l’action conjointe de la féministe protestanteEvelyne Sullerot, de la gynécologue Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé et du docteur Pierre Simon. Evelyne Sullerot est née Hammel, une famille protestante bien connue pour son opposition pendant la Seconde Guerre mondiale au régime de Vichy. Son père et sa mère ont reçu à titre posthume, la médaille des Justes de « Yad Vashem » pour avoir sauvé onze juifs pendant la guerre. Marie-Andrée Lagroua s’est mariée en 1944 au médecin Benjamin Weill-Hallé d’origine juive alsacienne (auteur d’une thèse de doctorat très remarquée au début du siècle intitulée : « Le développement de l’hystérie dans l’enfance »). Pierre Simon est un gynécologue et endocrinologue français issu d’une famille emblématique du judaïsme alsacien-lorrain. Il a été grand maître de la « Grande Loge de France », une des deux plus grandes obédiences françaises, de 1969 à 1972 et de 1973 à 1975. Pacifiste dans l’âme il a ensuite travaillé activement à un dialogue entre la «maçonnerie » et le « catholicisme ». Un travail qui portera finalement ses fruits au lendemain du concile de « Vatican II ». Ceci nous permet d’ailleurs de saluer ici l’important travail de lobbying de la franc-maçonnerie française qui a permis le passage de la loi française en faveur de l’« avortement » en 1975. Le talent oratoire de la députée Simone Veil, rescapée des camps de la mort, n’est bien entendu pas étranger à cette victoire du « féminisme » français.



 
La croisade contre l’« obscurantisme » catholique français possède ses noms glorieux : Evelyne Sullerot, Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, Pierre Simon et Simone Veil


Au terme de cet article, nous souhaitons remercier les nombreux humanistes et médecins, toutes origines confondues, qui se sont investis courageusement dans cette croisade pour l’évolution des moeurs. En définitive, qu’ils soient ou non d’origine sioniste ne possède guère d’importance. Grâce à leur militantisme infatigable tout au long du XXe siècle, ils ont réussi à faire éclater les carcans austères de la morale chrétienne et ont contribué ainsi à faire reculer l’« obscurantisme » de l’« Eglise » catholique. Qu’ils soient ici chaleureusement remerciés pour leur combat en faveur de l’émancipation sexuelle de la civilisation » occidentale.

Source : nerrati.net

Commentaires   

 
0 #2 ced 15-12-2017 06:48
horrible réalité cachée !
https://www.zupimages.net/up/17/43/ecn5.jpg
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0 #1 LaRage 03-01-2016 12:07
Au Canada, le principal activiste pro-avortement était Morgentaler. Je vous laisse deviner sa confession.

Un indice ? Il était un survivant de la Shoah.
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