samedi, 29 juin 2019 13:24

L´État du Québec n´est pas notre ami ! (suite)

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Gilles Verrier

Ce n'est pas l'indépendance revendiquée qui pourrait être un déclic mais la volonté de prévaloir dans l'adversité. L'État du Québec demeure un arbitre entre deux volontés politiques et nationales qui s'opposent, il perpétue pour nous un inexorable déclin. La constitution canadienne n'empêche nullement l'État du Québec d'occuper pleinement et audacieusement ses champs de compétence. Rien n'empêcherait l'État du Québec d'agir énergiquement en faveur d'une distribution plus équitable de ses ressources en fonction du poids démographique et non en fonction du poids historique, contre vents et marées.  On pense ici au sur-financement des institutions anglophones dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'enseignement supérieur. Pour se limiter à la trilogie habituelle reprise de l'héritage colonial.

Le Québec ayant été de ceux qui ont voulu donner naissance au Canada fédéral en 1865; sa cause singulière, trahie, devrait être portée devant des instances juridiques internationales. C'est ce que soutiennent Rodrigue Tremblay et Christian Néron. Qu'un PQ collabo n'ait pas voulu combattre ne signifie pas que tout combat est impossible ! Reconnaissons aussi humblement que la mollesse de l'État à défendre nos intérêts a été le fait de tous les partis politiques sans exception. L'État profond du Québec est semi-colonial et collabo. Mais le parti qui a le plus déprimé la population et la nation canadienne-française, qui était son seul électorat, est indéniablement celui qui a tant prétendu utiliser l'État comme notre "instrument collectif". Ce qu'il ne fit jamais, sauf dans le cas exceptionnel que fut la loi 101. Vite dégriffée par la cour suprême, sans que l'État légitime ne résiste et utilise la clause dérogatoire ! Euh ! Si, Robert Bourassa l'a fait une fois, mais le PQ ne suivra pas Bourassa en la matière ! Le même Bourassa qui s'écrasera à Charlottetown. Quant à Lévesque et Parizeau, ils ont refusé de rebondir, ils se sont écrasés à leur tour. L'un par son acceptation de la constitution de 1982, qu'il ne contesta pas; l'autre par son acceptation des résultats du référendum de 1995. La volonté de prévaloir n'y était pas. Elle n'a jamais été au rendez-vous. Si cette volonté de combattre n'existe pas, l'indépendance ne sera toujours que ce que le PQ en a fait, une chimère. L'indépendance - qui est la forme la plus aboutie de l'égalité des nations - commence par une volonté résolue et organisée. Nous avions des organisations (sans trop de volonté résolue... ) mais nous les avons perdues. La SSJB défend aujourd'hui l'État du Québec (Loi 99 ) au lieu de défendre la cause de la nation, qui était pourtant le premier motif de sa fondation par Ludger Duvernay. Pour durer dans l'adversité, pour durer dans notre prochaine minorité démographique, il faudra se redonner des organisations franchement nationales.

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