vendredi, 16 octobre 2020 14:25

La guerre civile (silencieuse) que les férus d´histoire n´auront pas vue venir

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Réjean DeGaules

Gilles Proulx est le seul chroniqueur au Journal de Montréal pour lequel l'on peut avoir un peu de respect en raison de sa connaissance précise de l'histoire du Québec et sa connaissance du monde qu'il a acquise par le voyage. Monsieur Proulx aurait voyagé dans plus de cent pays et n'y a pas fait que du tourisme.  Néanmoins, monsieur Proulx qui, jusqu'à aujourd'hui, dénigrait les soi-disant anti masque, a reviré sa veste de côté pour s'attaquer au gouvernement Legault qu'il accuse ne pas user de stratégie, de pas avoir relu le stratège florentin Machiavel [1].

Que Richard Martineau, Emmanuel Latraverse et consorts revirent leur jupe de bord ne surprend plus personne. Mais que Gilles Proulx se complaise à ce genre de virage à 180 degrés rappelle que le monsieur  a un certain âge et que la mémoire lui fait peut-être un peu défaut. Monsieur Proulx, lors d'une émission de Maurais live, défendait l'utilisation de la matraque pour contraindre les manifestants opposés aux mesures sanitaires à l'obéissance. Aujourd'hui, il admettait que le gouvernement était allé trop loin dans les mesures sanitaires. Grave manque de stratégie, dit-il.

Selon monsieur Proulx, le peuple « québécois » « est un peuple galvaudé dans la liberté pis l'opinion » (comme si Proulx n'y avait pas participé).

En parlant de certains qui seraient selon Proulx « complotistes » : « ce n'est sûrement pas d'un grand intérêt pour l'élévation de la connaissance, rien de basé sur le scientifique. »

« Toujours dans cet univers de la liberté qui empiète sur la liberté de l'autre. »

« Toujours mon opinion, mon individualisme qui fait que t'établis pas une discipline avec ça. »

« Nous sommes un peuple de poule pas de tête qui battons de l'aile »

Questionné sur le point de presse de Geneviève Guilbault : «  Ça fait quarante fois qu'elle nous donne l'heure juste »....[2]

Étonnamment, c'est l'individualisme de monsieur Proulx qui devrait être remis en question. La poule pas de tête c'est monsieur Proulx. Proulx n'avait même pas pris le temps d'écouter les entrevues pertinentes de Radio X comme celle du professeur Jean-François Toussaint [3], la vice-première ministre Guilbault [4], Marc Hamilton microbiologiste [5], Nathalie Charland, directrice des affaires scientifiques et médicales chez Médicago [6].  

Celui qui ne donnait pas l'heure juste, c'était Proulx.

Revirement de veste de l'OMS

David Nabarro, envoyé spécial de l'OMS, ce même qui, au printemps, promettait une enquête pour démasquer ceux qui avaient fait des erreurs voir pire [7], nous est revenu sur le petit écran cette semaine pour dénoncer le confinement comme une mauvaise mesure. Nabarro dit : « nous en appelons aux leaders du monde: arrêtez d’utiliser le confinement comme principale méthode de contrôle ».  

La leçon de l'histoire révolutionnaire

Quand l'on sait que durant les révolutions, il est arrivé que des groupes aient retiré le pain de la bouche de la population, notamment en haussant le prix des biens de consommation indispensable à la survie  du plus grand nombre, pour ensuite les armer contre le pouvoir en place, il est à se demander si les mesures que les politiciens adoptent pour obéir aux organismes internationaux ne se revireront pas contre eux. Ces mesures auront été appliquées pour donner un bon prétexte à la population de se rebeller... ou pour que la population n'ait aucun prétexte d'empêcher la venue d'un gouvernement mondial. Pendant ce temps, les organismes internationaux qui auront influencé tout du long les mauvaises décisions en seront les principaux bénéficiaires et personne ne les accusera de quoi que ce soit, puisqu'ils auront mis en prison les dirigeants  officiellement responsables des décisions.

Avant-goût français ?

Regardez ce qui se passe en France : « Selon l'AFP, des perquisitions ont eu lieu chez Olivier Véran, ministre de la Santé, mais également chez Édouard Philippe premier ministre, Sibeth Ndiaye secrétaire d'État et porte-parole du gouvernement, Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé et Jérôme Salomon, directeur général de la santé ainsi que chez la directrice de la santé publique, Geneviève Chêne. Ces perquisitions ont lieu dans le cadre d'une enquête sur la gestion de la crise sanitaire. Ça sent le roussi pour le gouvernement français [8].

Le thermomètre qui tue

Présentement, à la porte de toutes les compagnies, un agent de sécurité prend la température de ceux qui veulent travailler. Au-delà de 38 degrés  de température, vous ne pouvez travailler. Certains l'appliquent stricto sensu, d'autres moins. Imaginez le nombre d'infirmiers qui, sans être malades, feront 38 degrés de température et plus. Car les 38 degrés de température corporelle ne font que signifier que votre  système immunitaire se défend, rien de plus. Ça peut-être une indigestion, un petit rhume banal,  une maladie vénérienne, etc.  Imaginez donc le nombre de personnes qui ne pourront travailler. Imaginez  les normes syndicales d'un hôpital. Imaginez les infirmiers qui ne peuvent rentrer au travail. Imaginez le nombre de personnes qui ne pourra être soigné. Imaginez la grogne que ça causera. Qui empêchera les instances internationales de mettre en prison nos élus responsables de ces décisions ?  Résultat : soit une partie de la population ne se fait pas soigner, ne reçoit plus de salaire parce qu'elle ne peut travailler, soit elle laisse le gouvernement mondial prendre la place des actuels politiciens, et le gouvernement s'exile à Cuba ou en Suède dans leur paradis égalitaire à la noix. Et ce, si on leur laisse un sauf-conduit. Ce n'est pas tous les pays qui traitent leur dirigeant comme Kadhafi ou Saddam Hussein.


 Illustration 1: Le travailleur-zombie : nouvelle norme


Parions que monsieur Proulx ne l'aura pas venu venir, malgré qu'il s'y connaisse en histoire et que ce scénario a été écrit en toutes lettres par nombre d'historiens. Pas de quoi lui en vouloir énormément, puisque tout le monde, du plus docile, au plus masqué, en passant par le plus informé ou le plus vertueux aura contribué indirectement à ce renversement. Le système est tout simplement pourri. Parions que le renversement n'améliorera pas les conditions de vie.

Ironiquement, ceux qui auront obéi le plus aveuglément aux consignes gouvernementales des derniers mois se feront punir le plus sévèrement. De quoi revirer sa veste de bord, non ?

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