jeudi, 26 septembre 2019 09:59

Le 26 septembre 1994, Jacques Parizeau devient premier ministre

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Gilles Verrier

Il y a 25 ans, le 26 septembre 1994, Jacques Parizeau devient premier ministre du Québec. Il annonça son intention de démissionner comme député et premier ministre le 31 octobre 1995. Il démissionna le 29 janvier 1996 pour céder la place à Lucien Bouchard.

Élections
Parizeau l'avait emporté aux élections du 12 septembre précédent : « Le Parti québécois de Parizeau et le Parti libéral de Johnson sont presque à égalité quant au pourcentage du vote populaire. Le Parti québécois, avec 44,75 %, devance le Parti libéral (44,40 %) par moins d'un demi-point de pourcentage. Par contre, le nombre de sièges est décisif : les péquistes remportent 77 sièges contre les 47 des libéraux, formant un gouvernement majoritaire et disposant de toute la latitude nécessaire pour déclencher un référendum sur la souveraineté du Québec. » (Wikipédia)

Référendum
Parizeau enclenche rapidement des préparatifs en vue d'un référendum. La question référendaire se lira comme suit : 
« Acceptez-vous que le Québec devienne souverain, après avoir offert formellement au Canada un nouveau partenariat économique et politique, dans le cadre du projet de loi sur l'avenir du Québec et de l'entente signée le 12 juin 1995 ? »
 
Si on lit bien la question elle porte d'abord sur une offre de révisions constitutionnelles par le Québec, « un partenariat économique et politique ». Cependant, le débat a tout de suite présumé d'un résultat négatif des négociations et s'est vite centré sur l'autre partie de la question, voulez-vous oui ou non que le Québec devienne souverain. 
 
Entre temps Parizeau avait prévenu qu'il démissionnerait en cas de rejet du référendum. 

Résultats
Les électeurs iront aux urnes le 30 octobre 1995. À 50,58 % des 4,7 millions de votes exprimés (sur un peu plus de 5 millions d'électeurs, soit 93,52 % des électeurs, un taux de participation record au Québec), le résultat a été « non ». L'écart entre le « oui » et le « non » a été de 54 288 voix.
 
Parizeau acceptera sur le champ les résultats serrés et maintiendra par la suite, faisant taire toute velléité de contestation, que « les résultats étaient là». Abandonné par sa garde rapprochée et la plupart des députés du PQ, Parizeau ne révisera pas sa décision de démissionner. 
 
Négociations 
Cinq ans plus tard, dans son témoignage en commission parlementaire sur la loi 99, en 2000, Parizeau réitérera l'idée que le référendum portait d'abord sur la négociation. Il dira :
« Au Québec, depuis 30 ans, il n’a jamais été proposé de faire sécession sans négociation préalable. Jamais. Par qui que ce soit. En tout cas, à ma connaissance, jamais par un élu. Toujours l’idée a été que la souveraineté du Québec aboutirait, d’une façon ou de l’autre, par une entente ou une déclaration unilatérale, mais après des négociations.»

La question qui reste en suspens : les parties, en particulier le Québec qui était à l'origine de l'initiative, étaient-elles préparées à des négociations sérieuses et à s'y engager de bonne foi ?

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