@Louis-Philippe

«J'aurais aimé [...]entendre les panélistes émettre des solutions concrètes pour contrer ce climat d'hypersexualis ation et aussi ce qu'ils préconisent à la place de ce cours d'éducation à la sexualité.»

Bonjour,

C'est vrai que, lors des émissions, nous faisons essentiellement du décryptage. Nous n'avons pas la prétention d'avoir une solution toute prête, mais nous avons, je crois, dégagé quelques pistes qui pourraient, elles, mener à des actions concrètes.

Nous ne sommes pas opposés à une certaine forme d'éducation à la sexualité. Nous l'avons d'ailleurs dit dans l'émission : il y a toujours eu des contenus de cours sur les MTS, la contraception, la reproduction, la tolérance ou des ateliers de prévention.
Nous dénonçons l'ingérence d'idéologies politiques auxquelles nous sommes opposées dans l'éducation. Nous regrettons également que ce type de programme éloigne un peu plus les enseignants de leur véritable rôle de précepteurs.

Que mettre à la place du PES? Se poser la question, c'est déjà participer à un débat qui nous a été imposé.

Quant à moi, je rêve d'une école qui redevienne un lieu uniquement consacré à la subjectivation, c'est-à-dire à créer des individus cultivés, critiques et autonomes. Je juge que la «formation» est davantage du ressort de l'enseignement supérieur. L'école, elle, doit instruire, autonomiser et créer du lien social. Or, c'est tout l'inverse que l'on fait, aujourd'hui.

En ce qui concerne l'hypersexualis ation, que peut faire l'école contre un conditionnement culturel aussi écrasant? D'autant plus qu'elle est extrêmement poreuse vis-à-vis de toutes sortes influences extérieures. Je dis «l'école compose avec la société» dans toutes ses dérives, mais j'aurais pu dire qu'elle s'accommodait de la société. L'école est tout à fait subordonnée à la société, elle en est le produit, en réalité. Elle doit répondre au moindre de ses besoins, à la moindre injonction. Exemple : le travaille s'automatise, la consommation se virtualise -> Plan d'action numérique à l'école ; La société relativise les genres et la sexualité, elle a soin du bien-être de ses minorités plutôt que de la majorité -> Plan d'action contre l'intimidation, Programme d'éducation à la sexualité.
À partir de ce constat, je dis que l'école doit redevenir hermétique est close, influençant la société plus qu'elle ne la subit.

Veux-tu du très concret maintenant que nous avons fait le point sur la conjoncture?
- Formation uniforme intellectuelle, didactique, philosophique, sociale et politique des professeurs titulaires
- Dénumérisation totale de l'apprentissage et de l'environnement scolaire / création de ludothèques et d'auditoriums
- Valorisation de la culture générale
- Retour de la discipline, du respect de la hiérarchie
- Obliger les parents à s'impliquer au côté de l'équipe-école
- Éducateurs payés au salaire des profs
- Calligraphie cursive et étude du français à fréquence de 8 heures par semaine de cinq jours + 3 mois intensifs en 4e et 5e années
- Étude d'une langue étrangère à vocation mondiale -sauf l'anglais- à partir de 7 ans
- Cours de botanique et sensibilisation au néoécologisme
- Cours de philosophie depuis la maternelle (oui, ça existe)
- Cours de cuisine
- Cours de bricolage
- Cours de théâtre donnés par des professionnels
- Laboratoires de création de matériels pédagogique dans chaque école
- Création de jardins et de basses-cours (ça existe aussi)
- Retour de l'esthétique dans l’architecture des écoles
- Éducation physique et à la santé par profil, supervisée par un prof d'EPS, et un nutritionniste naturopathe
Création de véritables cuisines scolaires santés et sans déchets supervisées par un chef et le nutritionniste
- Les vaccins à l'école, ça dégage!
- Impliquer les personnes du troisième âge esseulées dans les écoles et les activités parascolaires.
- Prévention contre les drogues et les abus sexuels pris en charge par la police

Et bien d'autres choses encore...vous n'entendrez pas ces revendications- là de sitôt de la bouche des enseignants ou des syndicats, c'est moi qui vous le dit.

Ça, se sont de vrais mesures de refonte de l'école. Nous avons déjà tant à faire, alors pourquoi réduire l'école à la question de ce programme de propagande?
Jean St-Ambroise (béni soit son nom) à raison de dire que l'école ne forme plus les élèves qu'à l'économie libérale et aux vicissitudes de la société moderne. La réponse n'est pas une meilleure éducations sexuelle à l'école, ni aucune éducation sexuelle, mais que l'école honore ses vrais responsabilités . Elle peut aussi aider les parents à lutter contre l'hypersexualis ation en adoptant un discours ferme qui la condamne. Il faut redonner du pouvoir politique à l'institution, en somme.

Bien à vous

Quand j'étais étudiant à l'école secondaire il y a trente ans il y avait un cours d'éducation à la sexualité nommé FPS (Formation personnelle et sociale)où nous parlait de contraception, des MTS, du viol, de l'homosexualité , etc. C'était par contre destiné à des adolescents. Dans ce temps là l'Association des parents catholiques du Québec militait contre les distributrices dans les écoles secondaires, car elle disait que ça l'incitait les jeunes à avoir des rapports sexuels. L'hypersexualis ation des jeunes est donc un phénomène qui ne date pas d'hier. Il remonte plus ou moins aux années 60, mais c'est sûr qu'il s'est amplifié avec les années.

En tant que remède contre les dérives de la sexualité l'Église catholique prône, comme elle le fait depuis 2000 ans, l'abstinence complète en dehors des liens du mariage monogamique entre un homme et une femme. On peut se demander si c'est vraiment réaliste, dans un monde comme le nôtre, car même la plupart des milieux dissidents sont réfractaires à la promotion de la chasteté.