Mike Deschamps
Ce premier document date de 1964. Les maçons se posent la question de la place de la femme dans la maçonnerie, en particulier au sein du Grand Orient de France.
Le frère qui a rédigé ce communiqué en vue d’une assemblée générale, admet volontiers que l’homme et la femme sont complémentaires mais que la directive oblige de parler d’égalité.
On peut rappeler ce qu’est l’égalité, chère à la franc-maçonnerie : il s’agit d’un concept tout droit sorti de la philosophie des Lumières et qui vise à mettre tous les individus sur le même pied. C’est le déni de la nature, le déni de Dieu. L’égalité permet surtout d’imposer les mêmes normes à tous les individus dans une société libérale libertaire. La femme doit donc être autant asservie à la loi du marché que l’homme. L’handicapé n’a plus d’excuse, il doit se mettre à la tâche comme tout le monde. Le couple homosexuel (grand consommateur) aura accès au mariage et à l’adoption comme si le mariage et l’adoption étaient des droits innés. Vous l’aurez compris, l’égalité constitue l’outil du Grand Capital qui permet la servitude de chaque individu sur Terre sous couvert de liberté.
Revenons à notre document. Il est donc question ici d’admettre l’initiation maçonnique de la femme (en particulier au GODF). Les frères évoquent le fait qu’il existe déjà des obédiences mixtes. Le seul bémol est que les Constitutions d’Anderson excluent formellement les femmes. Les frères se posent également la question de leur relation avec les autres loges en cas d’admission des femmes.
C’est seulement en 2012, après de nombreux débats (en particulier depuis 2008) que le GODF admet des femmes. Depuis plusieurs siècles la maçonnerie française faisait la morale à la planète entière en parlant d’égalité et de progressisme alors que la secte fonctionnait selon les valeurs du patriarcat. Voilà ce qu’est au fond la franc-maçonnerie : “ne faites pas ce que je fais mais faites ce que je dis”.
Lire Chronique sur la maçonnerie selon ses propres documents confidentiels - Introduction