mercredi, 02 mars 2016 08:58

L’indépendance (1ère partie)

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Photo Pinsonneault : Maurice Duplessis et ses soeurs, Margueritte, Jeanne, Etiennette, et Gabrielle
 
Juriste Curé

La politique: Duplessis le monarque syndicaliste
 
(citation en préambule) « Paul Bouchard n’a-t-il pas, dans La Nation, salué la victoire de l’Union nationale comme un premier pas vers la sécession ? Des journaux de Londres, le Daily Herald et l’hebdomadaire News Review, annoncent l’avènement du premier gouvernement fasciste de l’Empire britannique. Le Daily Herald y met un point d’interrogation, mais il ajoute que le programme de l’Union nationale pourrait être extrait d’un manifeste nazi, et qu’il est question de former un État canadien français séparé » [Maurice Duplessis et son temps, Robert Rumilly, p. 262]
 
Dans l’histoire récente du Québec, l’instrument politique, volontairement ou pas, a rendu dépendant le Québec de l’étranger. Gilles Verrier, indépendantiste de longue date, dans ces articles [i] [ii] questionne même la possibilité que les référendums soient des pièges empêchant l’indépendance. On avance, on y est presque, on y est presque et oups!, on tombe dans un gros trou post-référendaire. De toute façon la voie démocratique, démontre-t-il, n’aurait pas été reconnue par le Canada. Pour quelle raison est-ce la seule manière envisagée par les partis provinciaux ?
 
Ma réponse : Plus personne ne veut subir les désagréments d’une autorité morale franche parce que ça empêcherait soi-disant la liberté, alors on s’en remet au vote émotif d’une seule journée. Ça fait tellement longtemps que l’élite n’a pas sévi en matière de morale qu’on ne se souvient plus des avantages d’une personne qui tire la ligne. Cette ligne entre bien et mal permet de bâtir une référence. On peut ainsi se référer à quelque chose qui n’est pas toujours agréable mais qui permet de se situer. De quoi rendre indépendant.
 
Duplessis 1er
 
Remémorons-nous ce que ça pouvait être que l’autorité franche… Autrefois un monarque québécois du nom de Maurice Duplessis régna sur une contrée nommée Québec. Certains diplomates plus canadiens-français que canadiens le surnommait « Trifluvius » afin d’ironiser amicalement sur la profondeur de ses racines natales : Trois-Rivières. Sa maîtrise du droit lui permettait de défendre les Québécois dans un bras de fer d’intérêts qui les opposaient à l’investisseur étranger et à Ottawa. La force unique en occident de « Trifluvius » : arriver à régner en monarque malgré la démocratie imposée par les banquiers. L’intérêt des banquiers pour la démocratie s’insérait et s’incère toujours dans une logique de diviser pour mieux régner. Avec un monarque, on sait à qui incombe la responsabilité des décisions. En démocratie (surtout une démocratie multiculturelle), une bibliothèque entière n’est souvent pas assez pour en déterrer le responsable. C’est comme essayer d’attraper de l’air. Le peuple est fourré, certains s'écrient : « Maudits syndicats ! ». D’autres : « Maudits riches ! », « Maudits juifs ! » ou « Maudit gouvernement ! » voire « Maudit peuple lâche ! »
 
Avant le 7 septembre 1959, quand il y avait mécontentement c’était clair, c’était « Maudit Duplessis ! ». Attitude toujours vivante aujourd’hui bien que décroissante. Rambo Gauthier, homme représentatif de la classe populaire québécoise, va mépriser Couillard avant Trudeau. À la shop, autour de la cafetière, ça va débattre plus fort sur les déclarations de Legault ou PKP que sur celles de Rona Ambrose. Rona qui ? Pour la classe populaire québécoise en dehors de l’île de Montréal, le roi demeure, à tort ou à raison, le premier ministre du Québec…
 
Au sein de cette monarchie québécoise d’autrefois « les instincts paternalistes de Duplessis finirent pas s’étendre à tous et chacun dans la province sauf au cardinal Léger et à J.W. McConnell. Les évêques, sauf le cardinal, dépendaient de lui pour les biens matériels et l’autorité temporelle. La population était son peuple ; il était leur chef. Même le journal Le Devoir (sorte d’enfant récalcitrant) ne fut pas rejeté en dehors de la famille. [Duplessis, Le pouvoir, Conrad Black, p 485-486.] ». Bien sûr, pour recevoir l’aide supplémentaire de Duplessis 1er, démocratie oblige, il fallait voter pour l’union nationale. C’était sa seule condition. Votre comté doit voter pour moi, sinon faites la file comme les autres. Duplessis 1er était doté d’une sacrée mémoire.
 

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