mercredi, 01 avril 2020 14:08

Manger à l´ère du coronavirus : la sécurité alimentaire mondiale en question

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Note du Bonnet : Cet article démontre une chose : produire localement est un avantage dans un cas de pandémie. Certes, la chaine alimentaire peut être brisée par des travailleurs tombant malades mais nous serions moins dépendants de productions étrangères et serions moins à risque lors de la fermeture des frontières. La doxa du Capital qui appelle à la libre circulation des hommes et des marchandises ne fonctionne plus.  Il faudrait à ce moment-là réapprendre à se contenter des produits de saison.

Perturbations des marchés des denrées agricoles, manque de bras dans les champs, protection déficiente des salariés de l’agroalimentaire face au coronavirus : dans un rare communiqué commun, les dirigeants des trois organisations multilatérales chargées de l’alimentation, de la santé, et du commerce, FAO, OMS et OMC, mettent en garde contre un risque de crise alimentaire mondiale.  

Si certains pays exportateurs de céréales de base étaient tentés de retenir leurs récoltes par crainte de manquer ou pour faire baisser les prix, d’autres, plus fragiles, à l’autre bout de la chaîne alimentaire mondialisée, risquent de traverser des pénuries graves, préviennent les trois organisations.  

« Les incertitudes liées à la disponibilité de nourriture peuvent déclencher une vague de restrictions à l’exportation », provoquant elle-même « une pénurie sur le marché mondial », soulignent le Chinois Qu Dongyu, qui dirige l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur-général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Brésilien Roberto Azevedo, dirigeant de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).  

Selon eux, il est « important » d’assurer les échanges commerciaux, « afin d’éviter des pénuries alimentaires » notamment dans les pays les plus pauvres.  

Peut-être visée par cet avertissement, la Russie, premier exportateur mondial de blé, dont le ministre de l’Économie et celui de l’Agriculture ont défendu en début de semaine un projet de limiter les exportations russes de céréales à 7 millions de tonnes entre avril et juin, ont indiqué à l’AFP plusieurs cabinets de courtage sur le marché européen du blé.  

Mercredi, dans l’attente de l’approbation par le gouvernement de cette proposition, la Russie a décidé de vendre un million de tonnes de blé issu de ses propres stocks de réserve sur son marché domestique pour limiter la hausse de ses prix intérieurs, rapportait le cabinet Agritel mercredi matin. De quoi faire redescendre la pression.  

Pour les experts de la FAO, l’agence onusienne chargée de l’agriculture et de l’alimentation, les « restrictions à l’exportation » débouchent parfois sur des famines dans d’autres coins du globe.  

« Émeutes de la faim »  

Après la crise financière de 2007, « quelques pays producteurs de riz comme l’Inde et le Vietnam ont placé des restrictions à l’exportation, car ils s’inquiétaient de la hausse des prix, ce qui a en retour fait augmenter les prix mondiaux, et contribué à créer des émeutes de la faim dans certains pays en développement » rappelle Abby Abbassian, économiste principal de la FAO, interrogé par téléphone par l’AFP à Rome.

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