mardi, 29 octobre 2019 11:07

Le NPD et les syndicats impatients de soutenir le gouvernement libéral de Trudeau

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Le Nouveau Parti démocratique (NPD) et les syndicats ont accueilli chaleureusement les résultats des élections fédérales du lundi 21 octobre, qui ont vu le premier ministre Justin Trudeau et son parti, le Parti libéral, revenir au pouvoir, mais sans majorité parlementaire.

Les politiciens sociaux-démocrates et leurs alliés syndicaux ont l'intention de soutenir les libéraux – depuis longtemps le parti préféré de gouvernement national de la classe dirigeante – sous prétexte de fournir aux Canadiens un gouvernement «progressiste» et d'empêcher l'accession au pouvoir des conservateurs.

Unifor, le plus grand syndicat industriel du pays, a mené la campagne des syndicats pour réélire le gouvernement Trudeau, tout en appuyant les candidats néo-démocrates dans certaines circonscriptions. Dans un communiqué de presse publié mardi, il s'est vanté d'avoir mené une «campagne réussie pour Stopper Scheer (chef conservateur Andrew Scheer)», puis s'est fait le champion d'une alliance gouvernementale libérale-NPD avec l'affirmation cynique que les électeurs avaient «donné une réponse» sur comment le Canada allait aborder les «grandes questions»: «nous le ferons ensemble».

Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le plus important syndicat du secteur public, s'est opposé à la campagne du «vote stratégique» menée par Unifor, le Congrès du travail du Canada et de nombreux autres syndicats, préconisant plutôt la politique traditionnelle de la bureaucratie syndicale de soutien électoral au NPD.

Mais il n'a pas moins insisté sur le fait que le NPD avait l'occasion de travailler avec Justin Trudeau et son gouvernement libéral. Le SCFP a affirmé qu’en «détenant la balance du pouvoir» (c’est-à-dire la capacité d’assurer l’adoption d’une loi libérale), le NPD peut «avoir les libéraux à l’oeil» et «s’assurer que le nouveau gouvernement respecte ses promesses».

Pour sa part, le chef du NPD, Jagmeet Singh, a déclaré lors d'une conférence de presse mardi que «tout est sur la table» dans les prochaines négociations avec les libéraux. Cela signifiait que le NPD n'est pas seulement désireux de travailler avec les libéraux à l'élaboration d'une mesure législative et de les appuyer lors de votes importants. Il est prêt à envisager de se joindre à une coalition dirigée par les libéraux ou de conclure un accord de confiance et de soutien, garantissant ainsi à Trudeau l'appui du NPD pour une période prolongée.

Dans les derniers jours de la campagne, Singh a suggéré à maintes reprises que son parti pourrait être le partenaire junior des libéraux dans un gouvernement de coalition, conformément à l'accord de coalition conclu par les deux partis en 2008. Cet accord s'est effondré après que le premier ministre conservateur Stephen Harper a fermé le Parlement pour empêcher l'opposition de le destituer.

Lors de l'élection de lundi, le NPD a vu son caucus parlementaire passer de 42 à 24 sièges et sa part du vote réduite de 4 points de pourcentage, soit plus d'un cinquième. Au Québec et en Ontario, qui comptent ensemble pour plus de 60 % de la population du Canada, le NPD a remporté respectivement 1 et 6 sièges.

Pourtant, Singh était d'une humeur résolument optimiste mardi.

Les politiciens sociaux-démocrates salivent à la perspective d'un gouvernement minoritaire leur donnant un plus grand accès au pouvoir et à l'influence.

Eux et leurs alliés syndicaux utiliseront les miettes législatives que les libéraux leur offriront pour donner des couleurs «progressistes» à un gouvernement de droite. Comme lors du premier mandat de Trudeau, un gouvernement libéral soutenu par le NPD et les syndicats utilisera une rhétorique progressiste creuse et une politique identitaire comme écran de fumée pour maintenir des mesures d'austérité et des impôts très bas pour les grandes entreprises et les riches, tout en poursuivant le réarmement et en intégrant le Canada aux offensives militaires et stratégiques de Washington, y compris contre la Russie et la Chine.

Fait significatif, les déploiements militaires agressifs du gouvernement libéral, l'appui à la campagne de changement de régime des États-Unis au Venezuela et les plans visant à dépenser des dizaines de milliards de dollars pour équiper l’armée canadienne de nouvelles flottes de cuirassés et d'avions de combat n'ont pas fait partie de la campagne électorale du NPD.

S'il y avait un doute quelconque sur le fait que le silence du NPD est complice, le programme électoral du parti pour les élections de 2019 vient le confirmer entièrement. Il dénonce des «décennies de compressions libérales et conservatrices» à «nos forces armées» et appuie sans réserve l'achat de navires et d'«avions de combat». (voir: Le NPD plaide en faveur de dépenses de dizaines de milliards de dollars pour les forces armées du Canada)

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