Justin Trudeau donnera le coup d’envoi mercredi à une campagne électorale qui promet d’être chaudement disputée et où tous les coups seront permis pour séduire un électorat volatil.
Le premier ministre se rendra à la résidence officielle de la gouverneure générale, Julie Payette, vers 10 h pour lui demander de dissoudre le 42e Parlement.
Jusqu’au 21 octobre, jour du scrutin, chaque formation politique tentera de s’arracher l’attention des électeurs en misant sur des enjeux qu’ils jugent profitables pour attirer des votes.
«C’est vraiment en fonction de la performance des chefs en campagne électorale et des enjeux qui vont se dessiner que les électeurs volatils, de plus en plus nombreux, vont décider du résultat des élections», a récemment souligné en entrevue François Rocher, professeur à l’École d’études politiques de l’Université d’Ottawa.
S’adapter aux imprévus
Si les stratèges politiques et chefs de parti ont déjà façonné leur message pendant les derniers mois, ils seront forcés de retourner à la table à dessin à plusieurs reprises sur le chemin de la campagne électorale.
Les imprévus, comme l’effet fracassant de la photo du petit syrien Alan Kurdi en 2015, pourront surgir à tout moment entre les barbecues et les tournées de porte-à-porte.
Personne n’avait prédit, lors du dernier scrutin, que la crise des réfugiés prendrait autant de place, ont récemment rappelé plusieurs politologues en entrevue avec l’Agence QMI.
En début de course, les libéraux de Justin Trudeau étaient en troisième place dans les intentions de vote et ont tout de même réussi à prendre le pouvoir.
«Une des choses qui se sont passées, c’est que les néo-démocrates n’ont pas bien mené leur campagne et les libéraux les ont, en quelque sorte, dépassés sur la gauche avec un train de promesses assez ambitieuses», a rappelé François Rocher.
Or, Justin Trudeau doit maintenant composer avec le bilan de ses quatre dernières années au pouvoir. Il reste à voir comment il parviendra à se démarquer.
Enjeux chauds
Chose certaine, les thèmes de l’environnement, de la relation entre Ottawa et les provinces et de l’immigration risquent d’alimenter bien des échanges musclés. L’affaire SNC-Lavalin pourrait aussi revenir hanter les libéraux.
Au Québec, les débats entourant la loi sur la laïcité sont aussi susceptibles de se tailler une place, de même que la question des politiques à adopter envers les géants du web.
Un premier débat des chefs, organisé par le magazine «Maclean’s» et la chaîne télévisée Citytv, aura lieu jeudi à Toronto. M. Trudeau ne sera toutefois pas de la partie. Le conservateur Andrew Scheer croisera le fer avec le néo-démocrate Jagmeet Singh et la chef des verts, Elizabeth May.
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