dimanche, 08 septembre 2019 12:02

60e anniversaire du décès de Maurice Duplessis: un legs plus lumineux

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«Chaque fois qu’on parle de Duplessis, la conversation s’anime.»

Duplessis, Maurice de son prénom, a toujours le don de susciter de nombreuses réactions même si son décès remonte à 60 ans. Mais comme le rappellent aujourd’hui différents observateurs, dont François Roy, les choses commencent à évoluer concernant l’appréciation du legs laissé par le «Chef», accusé par plusieurs acteurs politiques et historiens de l’époque d’être le responsable d’une période peu glorieuse du Québec du 20e siècle, la Grande Noirceur.

«On est en train de le remettre en contexte. Maurice Duplessis a laissé une marque indélébile dans l’histoire du Québec, pour le meilleur ou pour le pire. Chaque fois qu’on a fait une commémoration, ça a soulevé un questionnement, suscité une relecture», croit M. Roy, vétéran des communications et intervenant impliqué en 1999 dans L’Événement Duplessis, ombre ou lumière, un rendez-vous qui avait permis de mobiliser les gens autour de l’héritage réel de Maurice Duplessis et d’en apprendre davantage sur celui qui a dirigé le Québec sous les couleurs de l’Union nationale de 1936 à 1939 et de 1944 jusqu’à sa mort, le 7 septembre 1959.

La Grande Noirceur. L’expression a traversé les époques. L’élection du gouvernement libéral de Jean Lesage en 1960 marque un tournant dans l’histoire. C’est l’amorce de la Révolution tranquille, une période durant laquelle l’État lance de grandes réformes et s’implique davantage dans la vie des Québécois: création du ministère de l’Éducation, nationalisation de l’électricité, assurance hospitalisation dans le système de santé. Cette approche progressiste fait contraste avec la vision plus conservatrice de Maurice Duplessis. Sa façon de faire de la politique lui a aussi valu des gorges chaudes. Plusieurs observateurs l’accusaient de patauger dans le népotisme, d’être trop près du clergé, de lutter contre les syndicats et de nuire à l’évolution du Québec.

«C’est normal qu’un nouveau gouvernement blâme le gouvernement précédent, mentionne M. Roy. Dans le cas de 1960 et de la Révolution tranquille, la relève de la garde a été tellement importante que le procès qu’on a fait à Duplessis est le procès de tout l’ancien régime. N’oubliez pas que les tactiques électorales de Duplessis, son financement politique, il avait emprunté ça aux libéraux de Taschereau (Louis-Alexandre, chef du Parti libéral du Québec et premier ministre de 1920 à 1936). Mais comme il a été le dernier de l’ancien régime, c’est lui qui écope et en plus, il a fait durer le système. Le gouvernement Duplessis se finançait avec de petits financements de voiries locales, le gouvernement Taschereau se finançait à même les grosses compagnies. Il y avait dans un cas comme dans l’autre matière à dénonciation et indignation.»

Denis Vaugeois célèbre ses 24 ans le jour où Maurice Duplessis s’éteint. L’historien et ex-politicien est alors au nombre des gens embauchés pour faire partie du personnel de la nouvelle École normale, lui qui termine sa licence en lettres à l’Université de Montréal.

«En l’espace de quelques semaines, on a recruté 20 Trifluviens avec un diplôme universitaire et on a composé la première équipe de l’École normale. Dire qu’on était arriéré dans les années 1950... On en a recruté 20!» tempère M. Vaugeois. «La vraie Grande Noirceur fut celle imposée par Trudeau (Pierre Elliot, premier ministre libéral du Canada de 1968 à 1979 et de 1980 à 1984). Comparons la Loi des mesures de guerre (lors de la crise d’Octobre en 1970) à la Loi du cadenas (contre la propagande communiste en 1937), le sort fait aux communistes versus celui fait aux séparatistes.»

Yves Dufresne se raidit le cou chaque fois qu’il entend les mots Grande Noirceur. Le dentiste à la retraite, maintenant âgé de 98 ans, est le neveu par alliance de Maurice Duplessis. Selon lui, ce dernier a été critiqué faussement.

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Commentaires   

 
0 #1 Andrée Couture 09-09-2019 13:30
:lol: Merci pour cet article. Même Jacques Parizeau avait dit dans une entrevue à la TV qu'il n'y avait jamais eu de "grande noirceur" et que de ces années-là, étaient sortis des Robert Bourrassa et autres de cette génération... La mémoire que j'ai de Mauride Duplessis est une de bon vivant et de grand chef d'État. Il menait le bal à Ottawa en politique réelle.
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