Le débat sur la laïcité risque bien de rappeler aux Québécois les limites de leur capacité de se gouverner eux-mêmes au sein de la fédération canadienne.
La majorité très claire des Québécoises et des Québécois appuie le gouvernement dûment élu de François Legault afin que celui-ci légifère sur la laïcité, le PM a toute la légitimité démocratique pour passer à l’action.
Toutefois, choisir la laïcité, même si c’est la volonté démocratique légitime du Québec, ne se fera pas sans heurts. Pourquoi?
Car opter pour la laïcité des institutions au Québec c’est poser un geste de rupture d’avec le Canada (note du Bonnet : un geste de rupture certes, mais un geste qui conduit toujours vers le mondialisme). Un geste de rupture qui, pour certains «résidents» du Québec, est tout simplement intolérable.
Il s’agit là d’une réalité qu’on préfère ne pas trop évoquer, mais il y a, au Québec, une part non négligeable de gens qui ne se considèrent tout simplement pas comme «Québécois».
Des gens qui sont «Canadiens» avant tout et qui, placé devant les choix de la majorité démocratique des Québécois, quand cela leur est intolérable, se croiront légitimés dans leur refus d’obtempérer aux résultats de ces choix démocratiques.
«Le Québec n’est pas un pays»
Le 3 avril dernier, Denis Lévesque recevait deux étudiantes en enseignement qui portent le voile et qui avaient accepté d’expliquer leur opposition au projet de loi 21. Chahira Battou, l’une de ces deux étudiantes, a particulièrement fait jaser à la suite aux propos qu’elle a tenus dans le cadre de cette discussion.
Quand l’animateur lui a demandé si elle considèrerait l’option de revoir son choix de carrière dans l’éventualité où le Québec adoptait le projet de loi 21, Chahira Battou a réponde ce qui suit, à partir de 13 : 22 dans la vidéo (l’animateur précisant que cette dernière avait aussi fait des études en médecine en France) :
«Le Québec c’est pas un pays. Donc on est au Canada, le Canada est immense, on peut aller n’importe où pour travailler. Il y a des députés, des maires de d’autres provinces qui appellent les personnes qualifiées comme nous à venir travailler dans leur province, car ils ont une ouverture d’esprit bien plus grande que celle d’ici, au Québec .
Il y a le English School Board of Montreal qui ont dit qu’il n’allait pas appliquer la loi, moi ça ne me dérange pas d’aller travailler dans un secteur anglais, je suis bilingue, donc tant que je serai à Montréal, moi c’est sûr que je ne respecterai pas la loi et que je n’appliquerai pas la loi. Donc je n’enlèverai jamais mon voile pour enseigner, et comme vous l’avez mentionné, j’ai étudié en médecine, et j’ai étudié un an en France en médecine, et la raison pour laquelle je suis revenue au Québec, c’est parce que les stages, fallait que j’enlève mon voile, parce que c’est un pays laïc. Mais on n’est pas dans un pays laïc ici .»
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