lundi, 28 janvier 2019 11:37

Retour sur les tests sadiques de la CIA

Evaluez cet article
(1 Vote)

Les victimes de ces tests secrets à Montréal il y a plus de 50 ans veulent aujourd’hui intenter un recours

La fille d’un Montréalais qui a été le patient involontaire d’un programme secret de la CIA veut intenter une action collective au nom des centaines de patients qui ont subi ces expériences après la Deuxième Guerre mondiale.

« Les patients ont perdu leur mémoire pour le reste de leur vie, ils ont dû réapprendre les fonctions humaines les plus basiques, comme être entraînés à utiliser une toilette », peut-on lire dans le document de cour déposé cette semaine.

Les Montreal Experiments font partie d’un pan peu reluisant et peu connu de la métropole. De 1948 à 1964, les gouvernements américains et canadiens ont financé des expériences dans le but de trouver un moyen de contrôler le cerveau humain.

« Il s’agit d’expériences les plus immorales, inhumaines et dévastatrices ; la seule comparaison possible est la torture médicale qu’ont menée les nazis dans les camps de concentration », peut-on lire dans la poursuite civile.

Ces expériences se déroulaient sous l’autorité du Dr Donald Ewen Cameron à l’hôpital Royal Victoria ou à l’institut Allan Memorial, affilié au Centre universitaire McGill.

auf que les méthodes étaient brutales. Les patients, en majorité des femmes, se faisaient injecter du LSD, un puissant psychotrope. Les décharges électriques étaient fréquentes, tout comme la privation des sens. Des patients pouvaient être plongés dans le coma pendant des mois.

Le but était d’anéantir la personnalité du patient afin de lui en créer une nouvelle.

« Dit simplement, ces expériences étaient une forme de torture psychologique infligée à des centaines de patients ne se doutant de rien, et qui ont mené à des dommages qui ont perduré toute leur vie », peut-on lire dans le document de cour.

La femme qui prête son nom à l’action collective est une Montréalaise dont le père a été l’un des « patients » victimes des expériences de la CIA.

Julie Tanny explique dans la poursuite que son père Charles s’est fait extraire une dent en 1950. Six ans plus tard, il était admis à l’hôpital en raison de douleurs. Et c’est à ce moment qu’il est devenu à son insu le sujet de ces expériences.

Selon des notes médicales, il a été interné pendant près d’une année, durant laquelle il a subi ces « traitements ».

« Quand M. Tanny a reçu son congé, il n’était plus le même : il ne se souvenait plus qui il était, qu’il avait une famille et des enfants ni qu’il possédait un commerce », déplore-t-on.

Financement

Selon le document de cour, les gouvernements canadien et américain étaient au courant de ces expériences. Pire encore, ils ont financé les recherches, injectant 221 673 $ entre 1950 et 1964. En dollars d’aujourd’hui, cela équivaut à 2,3 millions $.

« À ce jour, ni le gouvernement canadien, ni la CIA, ni McGill, ni l’hôpital Royal Victoria ne se sont excusés formellement pour leur implication dans ces expériences », est-il déploré dans la poursuite.

Selon le cabinet d’avocat Consumer Law Group qui a déposé la demande d’action collective, tous ces groupes doivent payer pour avoir pris part aux expériences.

« Non seulement les Montreal Experiments n’avaient aucun mérite thérapeutique, mais elles ont en plus été menées en violation des standards médicaux du code de Nuremberg et de la Charte des Nations unies », peut-on lire.

Lire la suite sur journaldemontreal.com

Commentaires   

 
0 #1 Louis-Philippe 30-01-2019 18:12
Malheureusement l'hôpital St-Jean-de- Dieu,aujourd'hu i l'Institut universitaire en santé mentale, semble avoir été impliqué dans cette affaire.

https://mercier-est.pamplemousse.ca/2015/03/la-cia-dans-notre-quartier/
Citer
 

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir