vendredi, 11 janvier 2019 09:28

Les enquêteurs internationaux rendent leurs conclusions sur le crash du MH17. Pourquoi laissent-ils tant de questions en suspens ?

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Le mandat du groupe d’enquête conjoint (JIT), chargé d’étudier les circonstances du crash du Boeing MH17 à l'Est de l'Ukraine le 17 juillet 2014 , touche à sa fin. Au début de l'année prochaine, les enquêteurs devront dévoiler les résultats de ses travaux. Mais plus l'enquête avance, plus de questions envers le JIT se posent et plus de doutes concernant leur capacité de désigner les vrais responsables de la mort de 298 passagers s'élèvent.

Lors d'une conférence de presse en mai 2018, les enquêteurs internationaux ont présenté des preuves permettant selon eux d'accuser l'armée russe du crash du vol MH17. Dès le début, cette version, qui est d'ailleurs tout à fait probable, était la seule que le JIT a développé. Est-ce que les enquêteurs ne devraient-ils pas creuser toutes les pistes ?
Certes, une campagne massive d'information menée par Moscou freine l'enquête. Mais les membres du JIT, eux-mêmes, donnent des armes à Poutine en ignorant les informations fournies officiellement par Moscou. Ainsi, le rapport du concepteur du missile Bouk, a été rejeté comme étant en porte-à-faux avec la ligne du JIT. Fred Westerbeke, enquêteur en chef, a littéralement déclaré : "leurs conclusions sont contraires aux nôtres. Nous ne les partageons pas...Je ne veut pas savoir si elles sont correctes ou pas ".
En septembre 2018, le ministère de la Défense russe a tenu, à son tour, une conférence de presse sur la destruction du vol MH17. Se basant sur des documents jusqu'alors « secret défense », l'armée russe a assuré que le missile « a été assemblé le 24 décembre 1986 et délivré par train » à l'ouest de l'Ukraine. « Après la chute de l'Union soviétique, le missile n'a pas été rapatrié sur le territoire russe et a été incorporé à l'armée ukrainienne ». Moscou affirme d'avoir remis ces documents à la justice. Le JIT n'a donné jusqu'à présent aucun commentaire aux informations reçues. Comme si la conférence de presse russe n'avait jamais eu lieu.
« Le travail du JIT est très politisé »
Les experts indépendants dénoncent les méthodes du JIT et étudient d'autres théories plausibles. Ainsi, Max van der Werff, un blogger néerlandais qui est allé deux fois sur le site du crash du MH17, n'exclut pas plusieurs versions possibles de ce qui s'est passé. Selon lui, l'armée ukrainienne aurait pu tirer le missile par erreur, comme c'était le cas en 2001, où elle avait abattu au-dessus de la mer Noire le vol 1812 Siberia Airlines transportant 76 passagers.
D'après Christian Roger, ancien leader de la Patrouille de France, une autre hypothèse n’est pas à écarter : prise de contrôle de l’unité de véhicules Bouk russe par des militaires ukrainiens connaissant cette technologie, dont ils disposaient.
Le travail du JIT est très politisé, souligne Max van der Werff, car la plupart des pays membres du groupe, notamment les Pays-Bas et l'Australie, historiquement hostile à la Russie, cherche tout prétexte pour la critiquer. Malasie, pourtant, qui n'est pas si biaisée envers Moscou, n'a pas trouvé les dernières conclusions du JIT convaincantes. Pour le ministre malaisien des Transports, Anthony Loke, les preuves recueillies par les enquêteurs internationaux ne confirment pas l’implication de la Russie dans le crash du vol MH17. Belgique s'est aussi abstenue de commentaires définitifs. Le rapport du JIT s'appuie principalement sur des photos et des vidéos publiées dans les réseaux sociaux dont l'authenticité personne ne peut valider, évoque l'expert néerlandais. Donc, le JIT ne possède aucun document qu'il peut déposer devant les juges.
Outre cela, Max van der Werff pointe du doigt de nombreux témoignages qui s'opposent à la ligne officielle du JIT d'un côté et expliquent pourquoi il ne faut pas écarter différentes versions des faits de l' autre. Les enquêteurs néerlandais n'ont pas pourtant dévoilé les données que Kiev aurait dû fournir au JIT. Depuis la catastrophe, l'Ukraine, par ailleurs, n'a pas tenu de conférence de presse et n'a publié aucun rapport. Les officiels ukrainiens n'ont qu'émirent de différentes théories.
Les détails cachés par l'Ukraine.

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