mardi, 10 janvier 2017 03:04

Les Algériens se demandent : qui dirige l’Algérie ?

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Les Algériens se demandent : qui dirige l’Algérie ?

En Algérie, les récents limogeages opérés à la tête de l’armée et des services spéciaux ont une explication : le pays n’est plus gouverné par le président Abdelaziz Bouteflika, mais par Saïd, son frère. Enseveli sous de très graves affaires de corruption, ce dernier sait qu’il ira dormir en prison au lendemain de la mort clinique de son aîné s’il ne s’est pas auparavant taillé un pouvoir à sa main. Or le temps presse puisque, depuis sa réélection le 17 avril 2015, Abdelaziz Bouteflika n’a assisté à aucune cérémonie officielle en raison de son état de santé... Voilà pourquoi le général « Toufik » Mediene qui avait osé dénoncer les trafics de « Monsieur frère » vient d’être remplacé à la tête de la DRS (le contre-espionnage) par le général Bachir Tartag. Quand des nominations officielles à des postes importants sont décidées, elles sont normalement annoncées par l’APS (Algérie Presse Service), l’agence de presse officielle ; dans le cas présent, ce fut par d’obscurs canaux... remontant directement à Saïd Bouteflika. Ce remplacement intervient après plusieurs autres, dont ceux du général M’Henna Djebbar, chef de la direction de la sécurité de l’Armée, du général Rachid Laalali, chef de la DSE (Direction de la sécurité extérieure), du général Ahmed Bousteila, chef de la gendarmerie etc. Tous au profit du général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, né en 1940. L’alliance avec l’état-major a donc permis à Saïd Bouteflika d’écarter le très puissant général Mediene. Est-elle pour autant un gage de survie ? Il est permis d’en douter. Si parmi les hauts cadres de l’Odjak, ceux qui ont des comptes à rendre à la Justice devraient lui rester fidèles, la loyauté des autres est incertaine. Lesquels parmi les généraux, notamment chez les nouvellement promus, voudront en effet apparaître liés aux profiteurs du régime quand la rue grondera dans un dramatique contexte économique et social aggravé par l’effondrement du prix des hydrocarbures [1] ? Dans la course contre la montre engagée par Saïd Bouteflika, trois grandes hypothèses se dégagent :Hichem Aboud est l'invité exceptionnel de l'Esprit d'actu. Fondateur et directeur de plusieurs journaux en Algérie, ex-officier des services de renseignements en charge du Moyen-Orient, il décrypte dans cet entretien le système politique algérien et ses différents réseaux d'influence. Hichem Aboud est l'auteur du livre « La mafia des généraux » paru en 2002 aux éditions Jean-Claude Lattès

 

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