Née d'un père musulman, élevée dans la tradition chrétienne par sa mère, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a été condamnée à la mi-mai 2014 en référence à la loi islamique, la Charia, en vigueur au Soudan depuis 1983 et qui interdit les conversions des musulmans sous peine de mort. La jeune femme n'a jamais pratiqué la religion musulmane mais elle a refusé d'abjurer devant le tribunal sa foi chrétienne, affirmant qu'elle avait toujours été chrétienne, élevée dans la religion orthodoxe de sa mère, puis qu'elle s'était convertie au catholicisme lors de son mariage. Du fait de son mariage à un chrétien, elle a également été accusée d'«adultère», c'est-à-dire que la validité de son mariage était contestée car la loi soudanaise ne reconnaît pas les mariages entre musulmans et non-musulmans.
Meriam Yahia Ibrahim Ishag a été détenue en prison avec son fils de 20 mois à la prison pour femmes d'Omdurman, la ville jumelle de Khartoum, alors qu'elle était enceinte de son deuxième enfant. Elle y a également donné naissance à une petite fille le 27 mai 2014. Suite à « l’indignation de gouvernements occidentaux et de groupes de défense des droits de l’Homme », notamment une pétition qui a récolté un million de signatures, elle est libérée par décision de la cour d'appel d'Omdurman le 24 juin 2014.