25.10.2014 - La démocratie canadienne pourrait devenir une illusion

Photo: Annik MH De Carufel 

 

Les « loups solitaires », ces tueurs isolés qui ont déversé leur haine, cette semaine, à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Ottawa, n’ont pas seulement fait trembler la démocratie canadienne. Ils ont également mis en lumière l’inefficacité de la surveillance massive des citoyens par les agences gouvernementales du Canada qui, en tenant désormais pour suspect potentiel tout le monde, sans distinction, finissent par ne plus pouvoir détecter convenablement les véritables éléments à risque, estime le journaliste américain Glenn Greenwald.

« Le Canada doit mettre fin à ses programmes de surveillance de masse de ses citoyens pour se concentrer sur les menaces réelles », a indiqué jeudi matin lors d’une entrevue accordée au Devoir l’homme par qui les révélations-chocs de l’ex-analyste de la National Security Agency (NSA), Edward Snowden, sont passées. Glenn Greenwald est à Montréal cette semaine à l’invitation de l’Université McGill où, jeudi soir, il a décrypté les dérives liberticides dans nos sociétés à l’ère de la peur et de la socialisation en format numérique dans le cadre de la Conférence annuelle Beaverbrook 2014. « La surveillance de masse, telle que menée actuellement par les États-Unis et ses alliés, dont le Canada fait partie, nuit désormais à la capacité des gouvernements à détecter clairement les citoyens à risque. Et nous venons, encore une fois et tristement, d’en avoir deux nouvelles preuves au Canada cette semaine. »

Fin observateur de l’avènement des États de surveillance, à l’ère du tout numérique, Glenn Greenwald pose un regard sévère sur le Canada et son gouvernement actuel qui, selon lui, méthodiquement, est en train d’attiser un climat de peur pour mieux y opposer des mesures et des politiques qui menacent à court terme les fondements de la démocratie canadienne. « L’idée d’une collecte massive d’information sur les citoyens, sans limites et sans tenir compte de la présomption d’innocence, n’est pas un concept uniquement américain, dit-il. C’est une idée qui vient surtout du projet Five Eyes [cette alliance internationale d’espions dont le Canada fait partie, avec les États-Unis, l’Australie, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande], dans lequel Ottawa est très actif. C’est aussi une chose fondamentalement illégitime. »

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