01.12.2016 - Le salaire minimum à 15,00 $ et le commerce de détail

Comme bien des commerçants, Alain Bouchard, président directeur du conseil de Couche-Tard, affirmait récemment que ce sont les consommateurs qui paieraient pour une hausse du salaire minimum à 15,00 $, ajoutant qu’une augmentation «des prix provoquée par une hausse du salaire minimum risque fort probablement d’inciter de nombreux consommateurs à aller faire certaines emplettes à d’autres endroits, où les prix sont moins élevés». Où iraient les consommateurs? Ça, il ne le dit pas. Sûrement pas en Chine, en tout cas! Et pour avoir un tel effet, il faudrait que les prix augmentent considérablement. Serait-ce le cas? Cela non plus, il ne le dit pas.

On pourrait avoir l’impression qu’une hausse de près de 40 % du salaire minimum (15,00 $ – 10,75 $ = 4,25 $ et 4,25 $ / 10,75 $ = 39,5 %) ferait augmenter d’autant les prix (j’ai déjà entendu un employeur justifier une fermeture lors d’une tentative de syndicalisation avec cet argument, mais je ne trouve pas la source). Or, c’est loin d’être le cas. Pour savoir de combien ils augmenteraient si la facture totale était refilée aux consommateurs, il faudrait savoir la part des revenus des entreprises qui va en salaires, le pourcentage des employés qui seraient touchés par la hausse du salaire minimum et la hausse qui s’appliquerait à ces employés (un employé touchant 10,75 $ de l’heure aurait une hausse salariale plus forte qu’un autre employé touchant 14,00 $ ou même 15,00 $ de l’heure). À ma connaissance, ce genre de données n’est pas disponible à moins de commander une compilation spéciale fort coûteuse à Statistique Canada. Par contre, certaines données publiées peuvent nous permettre d’avoir une idée de l’ampleur de la hausse des prix qu’entraînerait l’augmentation du salaire minimum à 15,00 $

J’ai choisi de me concentrer sur le commerce de détail parce que c’est l’industrie où on trouve le plus de personnes touchant le salaire minimum (environ 33 % en 2013 au Canada, ou 15,4 % des employés de ce secteur) ou guère plus (34 % des salariés du Québec gagnant moins de 13,60 $ en 2015, ou 51,4% des salariés de ce secteur, selon le tableau 3 de la page huit de cette étude de l’Institut de la statistique du Québec), mais aussi parce que c’est pour cette industrie que j’ai trouvé le plus de données.

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