31.10.2016 - Sommet de l’UE : les divisions grandissent sur le commerce transatlantique et la poussée militaire contre la Russie

Un sommet de l’Union européenne (UE) de deux jours a pris fin hier à Bruxelles sans accord sur la guerre en Syrie, ni sur l’Accord économique et commercial global (AECG) avec le Canada, ni sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE.

Il est de plus en plus clair que le vote pour le Brexit de cet été a marqué une étape importante dans une désintégration continue de l’UE. Déchirée par de multiples conflits, surtout autour de la campagne américaine belliqueuse contre la Russie et la Chine et ses relations avec Washington, l’UE est incapable non seulement de parvenir à un accord commun sur la politique à suivre, mais aussi de cacher les tensions de plus en plus vives entre ses États membres.

Le sommet des ministres des Affaires étrangères de lundi a montré que l’UE devrait rejeter la pression des États-Unis pour plus de sanctions contre la Russie liée à la situation en Syrie. Ces sanctions menacent de paralyser l’économie déjà moribonde de l’UE. L’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France espéraient néanmoins forcer le passage d’une résolution de l’UE condamnant hypocritement les bombardements russes des milices de l’opposition soutenues par l’OTAN à Alep et se référant à la possibilité d’imposer de nouvelles sanctions contre la Russie dans le futur. Cela n’a pas réussi, cependant, en raison de l’opposition du Premier ministre italien, Matteo Renzi.

Après de longs débats, jeudi soir, les dirigeants européens sont apparus après 2 heures du matin le vendredi pour exposer leurs positions contradictoires sur la Syrie et la Russie.

Avec le système bancaire italien au bord de l’effondrement et un référendum constitutionnel prévu le 4 décembre, Renzi avait apparemment calculé que, même la mention des sanctions était une menace intolérable pour l’Italie, qui a des liens commerciaux et énergétiques étroits avec la Russie.

« Je pense que faire référence dans le texte à des sanctions n’a pas de sens », a-t-il dit. « Je pense donc que les mots que nous avons écrits dans le document final sont les bons – à dire que nous devons faire tout notre possible pour promouvoir un accord en Syrie ».

Les commentaires de Renzi ont attiré une réplique mordante de Varsovie, qui s’est étroitement aligné sur la poussée américaine belliqueuse contre la Russie. Le vice-ministre des Affaires étrangères polonais, Konrad Szymanski, a affirmé qu’il y avait un soutien « sans équivoque » pour une action contre la Russie. « Toutes les options couvrent les sanctions, et divers outils limitant la Russie par rapport à ce qui se passe en Syrie aujourd’hui », a-t-il dit. Toute « absence de changement de comportement de la Russie en Syrie va nous amener à revenir sur ce sujet très rapidement ».

La tension a également éclaté entre Varsovie et Berlin sur le conflit avec la Russie. Dans le Financial Times, Szymanski a écrit un commentaire attaquant le gazoduc « Nord Stream » reliant la Russie et l’Allemagne via la mer Baltique. La Pologne et d’autres pays d’Europe orientale se sont longtemps opposées à ce pipeline, négocié en 2005 par Moscou et Berlin, craignant que l’Allemagne puisse se ravitailler en gaz, même si les conflits avec la Russie conduisaient Moscou à couper leurs approvisionnements en énergie.

Qualifiant ce pipeline de « cheval de Troie, capable de déstabiliser l’économie et d’empoisonner des relations politiques à l’intérieur de l’UE », Szymanski a averti qu’il « pourrait faire l’objet d’une contestation judiciaire par la Pologne ou d’autres pays, à la Cour [la Cour de justice de l’UE] si besoin est. »

Les contradictions insolubles qui se manifestent à l’intérieur de l’UE reflètent les conflits amers entre les grandes puissances impérialistes au milieu de la poussée belliqueuse téméraire menée par les États-Unis contre la Russie et la Chine.

 

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