Hillary Clinton, la candidate démocrate à l'investiture des élections présidentielles aux États-Unis, est au centre d'une énième polémique. Cette fois-ci, il s'agit d'enregistrements audio...
Cet enregistrement date d'une dizaine d'années, et celle qui était alors Sénatrice affirme que les États-Unis auraient dû manipuler les élections parlementaires palestiniennes en 2006 pour empêcher la victoire du Hamas. La candidate démocrate regrette que les États-Unis n'aient pas décidé « qui allait gagner ».
« Je ne crois pas que nous aurions dû faire pression pour un vote dans les territoires palestiniens. Je crois que c'était une grosse erreur », déclare l'ancienne sénatrice de New York au Jewish Press, un hebdomadaire newyorkais, quelques mois après l'élection de janvier à Gaza.
« Si nous devions faire pression pour que des élections aient lieu, alors nous aurions d'abord dû nous assurer de déterminer le vainqueur à l'avance », explique-t-elle.
Jusqu'à vendredi, ce commentaire de Clinton, daté du 5 septembre 2006, n'existait qu'en version cassette et appartenait au journaliste Eli Chomsky. Ce dernier, éditeur et rédacteur au Jewish Press, s'était entretenu avec Clinton dans les bureaux de l'hebdomadaire, à Brooklyn.
Chomsky, qui a partagé cet enregistrement avec le journal The Observer, affirme qu'il s'agit de l'unique enregistrement de cet entretien avec Clinton, au cours duquel l'élection parlementaire palestinienne avait été abordée, entre autres sujets. Ces commentaires ont été publiés sur SoundCloud.
Dans son entretien avec The Observer, il explique se souvenir avoir été choqué par le fait qu'une personne « pouvait soutenir l'idée [émise par un leader politique national, ni plus ni moins] que les États-Unis devraient s'atteler à manipuler des élections étrangères ».
L'entretien dont il est question a eu lieu neuf mois après la victoire du Hamas, qui avait obtenu 76 des 132 sièges au Parlement, contre le Fatah, mouvement politique que les États-Unis soutenaient. Le Hamas s'était ainsi assuré du droit de former un nouveau cabinet ministériel. Cette victoire ne fut bien accueillie ni par Israël, ni pas les États-Unis. À Washington, où le Hamas est considéré comme une organisation terroriste [l'inverse est aussi vrai, ndlr], les responsables ont à plusieurs reprises affirmé qu'ils ne collaboreraient pas avec une Autorité palestinienne dont le Hamas ferait partie.
Le président de l'époque, George W. Bush [qui n'est, lui, pas considéré comme un terroriste... ndlr] avait parlé des élections en tant que symbole du « pouvoir de la démocratie », mais avait refusé de discuter avec le Hamas tant qu'ils s'opposaient à l'existence d'Israël et choisissaient la voie de la lutte armée (!).
Ce jour de septembre 2006, Clinton avait effectué des « déclarations étranges et polémiques » que l'on peut désormais retrouver dans les 45 minutes d'enregistrements que Chomsky avait « conservé toutes ces années ».
« J'avais été trouver mes supérieurs, à l'époque. Le Jewish Press avaient pour leitmotiv de ne rien dire de corrosif sur qui que ce soit, même en citant les propos directs d'une personne, si cela concernait une personne influente, car ils pourraient avoir besoin de leur aide ultérieurement. Mes supérieurs ne pensaient pas que c'était pertinent, à l'époque. J'ai donc conservé ces enregistrements toutes ces années », explique Chomsky.
Source : Croa