23.10.2016 - Réformer le scrutin, ou les promesses?

Il y a plus de distorsion dans les résultats de nos élections que sur un album de Led Zeppelin. À quand la proportionnelle?

Le gouvernement Trudeau fête cette semaine son premier anniversaire. On souffle la chandelle, on le laisse se beurrer la face avec le crémage du gâteau parce que ça fait de belles photos pour grand-maman, et c’est le temps d’un premier bilan. Qu’est-ce que Trudeau et son équipe ont-ils réussi à accomplir en 365 jours ?

Parmi les promesses remplies, on compte le cabinet paritaire, le retour du formulaire de recensement long, une enquête sur les femmes autochtones disparues et une augmentation de 800 % du nombre de filles en délire qui attendent à l’aéroport quand notre premier ministre débarque à l’étranger.

Du côté des flops, on trouve la promesse de « petits » déficits de moins de 10 milliards par année, remplacée par un déficit de 30 milliards juste en 2016. « Woups ! », comme on dit quand on achète du caviar par erreur au lieu du thon en canne.

Évidemment, personne ne s’attend à ce qu’un parti qui arrive au pouvoir remplisse TOUTES ses promesses. (Si c’est votre cas, écrivez-moi en privé que je vous parle de ma méthode facile pour gagner 100 000 $ en travaillant de la maison.) Reste que certaines promesses brisées font plus mal que d’autres.

Je n’ai pas attrapé la Trudeaumanie après la dernière élection. Bien sûr, le côté de moi qui adore les phrases mal construites tripait. Un premier ministre qui déclare sérieusement « je vais regarder avec une oreille attentive leurs préoccupations », c’est du bonbon.

Mon côté qui n’en peut plus des élections où celui qui gagne n’est jamais celui que la majorité du peuple veut, il était content lui aussi. En 2011, le PLC gagnait 11% des sièges avec 18% des voix, pendant qu’Harper prenait le pouvoir avec 54% des sièges grâce à 39% des voix. En 2015, c’était au tour de Trudeau de s’emparer de 54% des sièges… tout en récoltant un million de voix de moins que les conservateur quatre ans plus tôt. Tout ça a autant de sens que le livre de règlements des Squelettes dans le placard.

Il y a plus de distorsion dans les résultats de nos élections que sur un album de Led Zeppelin. Il serait temps de s’y pencher.

Pour une rare fois, c’est un politicien au pouvoir qui promettait de changer le mode de scrutin. C’est même écrit clairement dans la plate-forme électorale du PLC : «Nous sommes déterminés à faire en sorte que l’élection de 2015 soit la dernière élection fédérale organisée selon un scrutin majoritaire uninomal à un tour.»

Ooooooh que j’étais énervé. J’étais comme l’enfant qui dort tout habillé parce qu’il a trop hâte à son activité du lendemain. Depuis un an, je dors avec mon petit crayon et mon bulletin de vote tellement j’ai hâte de retourner faire mon X. Enfin, voter pour vrai, plutôt que de voter stratégiquement après avoir consulté les sondages, un oracle et les entrailles d’un mouton.

Changer le système, mais par quoi ? Ça aussi, c’est excitant, parce que tout est possible : un scrutin proportionnel ? Un tirage au sort ? Une partie de roche-papier-ciseau ? J’avais hâte de voir les recommandations du comité.

 

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