19.10.2016 - Pourquoi pas une souveraineté-association entre le Québec et la France ?

Note du Bonnet : certes, le principe relève de l'élémentaire bon sens : ne sommes-nous pas, en effet, profondément liés à la France ?

Il nous faut cependant pointer du doigt l'argumentation quelque peu bancale de l'auteur. Outre les sempiternels discours sur l'économie, toujours "l'économie-qui-s'en-trouverait-fort-avantagée" grâce au libre échange (sic), mettre en exergue la puissance militaire (par ailleurs déclinante, il suffit de regarder le traitement réservé à la Grande muette) de la France et son rôle au sein des Nations unies, organisation terroriste sous contrôle étasunien, ne plaide pas en notre faveur : en quoi notre alliance avec une France soumise au diktat de l'oncle Sam va-t-elle nous changer de l'assujettissement au Canada anglais ?

La seule solution (que le Devoir ne risque pas de suggérer ...) serait l'accession au pouvoir d'un parti patriote en France : pour cela, nous vous renvoyons à notre entrevue avec le très pertinent Alexandre Cormier-Denis d'Horizon Québec Actuel !

Je soutiens que le rapprochement politique du Québec avec la France serait souhaitable pour relancer l’idée de la souveraineté du Québec. La France constitue la mère patrie du Québec. Le Canada, lui, est lié à la Grande-Bretagne par la reine d’Angleterre qui n’en est rien de moins que le chef d’État.

Pourquoi ne pas rapprocher le Québec de la France dans la politique constitutionnelle d’un Québec souverain dans un contexte de souveraineté-association, par exemple ? Une confédération francophone transatlantique pourrait aussi être envisagée.

Une entente France-Québec, permettant la libre circulation totale des personnes, des biens et des services entre nos deux pays, assurerait un marché commun intérieur de 74 millions d’habitants à nos entreprises et aux citoyens des deux pays. La France est la sixième puissance économique mondiale. La France possède la plus vaste zone économique exclusive (ZEE) océanique de la planète avec toutes ses îles et territoires répartis dans tous les océans. Unie au Québec, cette zone deviendrait encore plus grande. Le territoire des Québécois et des Français s’étendrait pratiquement à travers toute la planète. Le Québécois deviendrait véritablement ouvert sur le monde avec un accès à l’Europe et à l’Amérique du Nord en plus de tous les autres territoires français dispersés à travers le monde. Mais surtout, ce nouveau territoire serait francophone !

Il serait logique d’utiliser l’armée française dans un Québec souverain ayant un statut d’État associé français. L’armée française serait actuellement la sixième en importance sur la planète, selon un récent classement effectué par la revue Business Insider, derrière les armées américaine, russe, chinoise, indienne et britannique. L’armée canadienne viendrait en seizième position selon ce même classement. La France est une puissance nucléaire reconnue, un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU avec droit de veto. La sécurité d’un Québec souverain serait ainsi augmentée avec la souveraineté.

D’un point de vue démographique, la venue encore plus nombreuse de Français au Québec assurerait la survie du français, de plus en plus menacé à Montréal. En ce qui concerne la culture, un espace culturel commun France-Québec serait renforcé par une telle entente qui s’appliquera bien entendu à notre culture commune.

Des ordres professionnels communs aux deux pays pourraient être mis en place pour assurer la fluidité professionnelle sur tout le territoire.

L’embarras du choix

Le Québec, en matière de politique monétaire, aurait alors l’embarras du choix : en plus de la possibilité de créer sa propre monnaie québécoise ou d’utiliser les monnaies canadiennes ou américaines, le Québec pourrait aussi utiliser l’euro.

Stratégiquement, une souveraineté-association du Québec avec la France assurerait au moins l’accès au marché français à un Québec souverain dès la déclaration de souveraineté. On imagine difficilement la France déclarer officiellement qu’elle refuserait une telle entente avec un Québec avant un référendum québécois sur la souveraineté du Québec. Alors que le reste du Canada et les États-Unis maintiendront toujours officiellement (même si c’est un bluff) qu’ils n’accepteraient pas le Québec automatiquement comme membre du libre-échange nord-américain avant le référendum.

Le point faible fondamental des propositions de souveraineté-association et de partenariat économique, lors des référendums de 1980 et en 1995, était d’être officiellement rejetées par le gouvernement fédéral avant même la décision référendaire. Cette proposition-ci a l’avantage de contrer le principal argument fédéraliste contre la souveraineté : la peur.

Cette proposition n’empêchera aucunement le Québec de devenir membre de l’ALENA une fois indépendant et associé à la France. L’UE négocie d’ailleurs déjà une entente avec l’ALENA et si cette entente est réalisée avant le prochain référendum québécois, cela signifierait que la France serait déjà liée par entente de libre-échange avec les États-Unis et le Canada.

N’est-ce pas la France, par l’entremise de la célèbre déclaration du général de Gaulle, qui a donné la crédibilité nécessaire au mouvement indépendantiste québécois en 1967 ? Vive le Québec libre !

 

Source : Le Devoir

 

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