05.10.2014 - Le Québec fait fausse route

Photo: Pedro Armestre Agence France-Presse

 

Les États doivent tout faire pour s’éloigner de l’industrie pétrolière, selon la plus haute responsable du dossier climatique aux Nations unies, Christiana Figueres.

Les partisans de l’exploitation du pétrole des sables bitumineux comme le Québec et le Canada font fausse route dans une économie mondiale en voie de réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Tel est l’avertissement sans équivoque qu’a servi vendredi la plus haute responsable du dossier climatique aux Nations unies, Christiana Figueres, dans une entrevue exclusive accordée au Devoir.

« Qu’il s’agisse du Canada ou de toute autre juridiction, la situation est la même. La tendance lourde à l’échelle de la planète consiste à se diriger vers une économie à faible empreinte carbone. Cette transition est irréversible », a insisté la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCUNCC).

« À partir du moment où ce changement est inévitable, est-ce que vous voulez y prendre part le plus rapidement possible, de façon à bénéficier de tous les avantages dont bénéficieront ceux qui agiront rapidement ? Ou alors, voulez-vous rester prisonnier de la vieille économie, tandis que la plupart des autres progressent ? Cette question est valable pour tous. Vous devez décider où vous voulez vous situer dans cette course, parce que cette course vers une économie à faible empreinte carbone a déjà débuté. »

Selon Mme Figueres, il ne fait donc aucun doute que les États doivent tout mettre en oeuvre pour s’éloigner de l’industrie pétrolière, et non s’en approcher davantage. Est-ce que le gouvernement du Québec fait erreur en plaidant pour le projet de pipeline Énergie Est, qui doit permettre d’exporter 1,1 million de barils de brut albertain chaque jour ? « Il y a assez d’analyses et de preuves scientifiques qui démontrent les risques de poursuivre les investissements dans les énergies fossiles, a-t-elle fait valoir.Vous devez donc décider si vous voulez vous situer du bon côté de l’Histoire et du bon côté de la logique économie. »
 

Cette diplomate de carrière estime que le Québec risque de se « condamner » au modèle économique des pétrolières en autorisant, sur son territoire, le transport et l’exportation de l’or noir extrait des sables bitumineux. « La question ne doit pas se poser uniquement pour aujourd’hui. La question concerne aussi demain. Il faut donc être en mesure de regarder les décisions d’aujourd’hui et évaluer quels seront les impacts de ces décisions dans le futur. Dans un monde de restrictions sur les émissions de carbone, comme celui vers lequel nous nous dirigeons, quelle sera la valeur de ce genre d’infrastructures ? »

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