01.07.2016 - Le gène du bonheur est-il québécois ?

Note du Bonnet : ne nous laissons pas endormir par une étude provenant du monde anglo-saxon darwiniste et ethnocentré où le bonheur est une notion purement matérialiste basée sur l'individu. L'homme non occidental alors ?

Québécois, n'avez-vous pas l'impression d'être considérés comme des imbéciles heureux ?

Les Québécois sont les champions du bonheur, tout juste derrière le Danemark ! Austérité, commission Charbonneau, hivers rigoureux n’ont pas réussi à l’entacher. Enquête sur une énigme.

Méditez tous les matins si ça vous chante. Tenez un carnet de gratitude, cultivez la pensée positive, suivez tous les conseils qu’on vous prodigue pour devenir plus heureux. Sachez cependant que si vous vivez au Québec, vous avez une longueur d’avance sur l’ensemble des Terriens.

Car les Québécois sont parmi les champions planétaires du bonheur. Ils sont plus heureux que les autres Canadiens, davantage que les Américains, les Britanniques et les Français, plus même que les Norvégiens, les Suédois et les Finlandais. Un seul pays peut se vanter d’avoir des habitants qui se disent plus ravis que les Québécois : le Danemark.

L’économiste Christopher Barrington-Leigh, professeur à l’Université McGill, a été l’un des premiers à le découvrir. Dans un article publié en 2014, le chercheur a repris le classement international du bonheur établi sur la base d’une vaste enquête de la maison Gallup, et il y a inséré les données de Statistique Canada concernant le Québec : la province est ressortie deuxième au monde. «Ce qui est stupéfiant, c’est que le Québec était auparavant beaucoup moins heureux que le reste du Canada, souligne-t-il. Sa progression a été d’une ampleur remarquable.» Cette curieuse fièvre atteint tous les segments de la population : hommes et femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres, urbains et ruraux, francophones et non-francophones.

Le Québec ? Cette société que l’on dit stagnante et frileuse, écrasée par sa dette publique, ce peuple vieillissant et à moitié analphabète, perpétuellement indécis sur sa destinée politique, ce royaume des nids-de-poule, des taxes, de la corruption, du décrochage, de l’attente aux urgences, ce Québec-là, un leader mondial de la félicité ? Eh bien, oui.

Le palmarès des agglomérations canadiennes les plus heureuses, publié l’an dernier par Statistique Canada, est dominé par des villes québécoises. Cinq municipalités dans le top 10 sont situées au Québec, dont Saguenay et Trois-Rivières, aux 1er et 2e rangs. Même Montréal, aussi dense et congestionnée soit-elle, arrive 12e sur les 33 villes sondées, alors que les deux métropoles comparables, Toronto et Vancouver, finissent bonnes dernières.

Et ce n’est pas tout ! Selon l’agence fédérale, en 2014, 74 % des Québécois se sentaient en très bonne ou en excellente santé mentale, ce qui les place, là encore, devant les résidents de toutes les autres provinces et territoires.

Dire qu’ils battaient des records de suicide il n’y a pas si longtemps… Quoique le Québec figure encore parmi les 10 nations industrialisées où les gens sont les plus nombreux à mettre fin à leurs jours, la situation s’est considérablement améliorée ces dernières années, si bien que le taux de suicide n’a jamais été aussi faible en 35 ans, selon l’Institut national de santé publique.

Qu’est-ce qui se trame donc sur ces «quelques arpents de neige» pour inspirer une telle béatitude… ou est-ce du déni, de l’aveuglement ? Des chercheurs de tous les horizons ont tenté de percer l’énigme.

Le bonheur n’est plus un sujet réservé aux psys et aux gourous ; c’est devenu une affaire d’État. Aux yeux de certains spécialistes, cette dimension toute subjective est un bien meilleur baromètre que le PIB ou d’autres indices économiques pour évaluer les bienfaits et les coûts des décisions gouvernementales. «Le bonheur devrait être l’objectif premier des politiques publiques. Ça englobe tout ce qui compte pour les gens dans une seule mesure», affirme l’économiste de renommée internationale John Helliwell, professeur émérite à l’Université de la Colombie-Britannique.


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