22.06.2016 - “C’est une bulle. Une très grosse bulle. Et tout cela va mal finir”

Pour acquérir une maison à Vancouver, il faut désormais payer 30% de plus que l’année dernière, et 15% de plus qu’au début du mois de janvier. À Toronto, les prix continuent aussi d’augmenter, avec des hausses qui atteignent aussi respectivement 15% et 10% sur les deux périodes.

L’emballement est si fort sur le marché immobilier de Vancouver que la Banque du Canada a averti les acheteurs potentiels dans une lettre qu’ils ne devraient pas s’attendre à ce que ces augmentations persistent, compte tenu des fondamentaux économiques du pays.

“Les acheteurs potentiels et leurs prêteurs ne devraient pas extrapoler les récentes performances du marché immobilier sur l’avenir, lorsqu’ils envisagent de conclure une transaction”, a indiqué le gouverneur de la Banque du Canada dans un communiqué.

“Nous avons une bulle”

Les gouverneurs des banques nationales emploient rarement le mot “bulle”, mais les analystes ne s’en privent pas, lorsqu’ils ressentent que c’est le cas. C’est ce qu’a fait Paul Ashwort, l’économiste en chef pour la région Amérique du Nord de Capital Economics, dans une note adressée aux clients :

“C’est une bulle. Une très grosse bulle. Et tout cela va mal finir”.

Ashwort note que désormais, les hausses de prix constatées dans ces régions dépassent de beaucoup celles que l’on avait constatées aux États-Unis au plus fort de la bulle immobilière américaine. Il est difficile de prédire quand cette nouvelle bulle éclatera, mais lorsque cela se produira, l’effondrement du marché sera incontrôlable, affirme Ashworth.

Des taux d’intérêt peu élevés, un faible dollar canadien

Les acheteurs sont naturellement attirés par les faibles taux d’intérêt, tandis que le marché de l’immobilier dans les deux villes – qui ont une grande tradition d’accueil d’immigrants – bénéficient également de la faiblesse du dollar canadien.

Presque tous les courtiers disent qu’ils s’attendent à ce que les prix continuent de flamber, mais ils ajoutent qu’ils redoutent tout autant un effondrement du marché. Ils expliquent que les prix payés de nos jours pour des biens immobiliers à Vancouver dépassent de beaucoup la valeur estimée de ces propriétés. Mais en dépit de ces prix élevés, les vendeurs peuvent compter sur des offres d’achat multiples.

La pression étrangère?

“Ces prix sont complètement dingues, à mon avis”, déclare Thomas Davidoff, professeur d’économie à l’Université de Colombie-Britannique. “Ces prix ne sont justifiés si le nouveau propriétaire a l’intention de développer le site”, dit-il, soulignant que la plupart du temps, les acquéreurs sont des gens ordinaires qui ont besoin de gagner leur vie.

“Il faut être maintenant très riche pour pouvoir acheter des biens dans certaines parties de Vancouver” dit encore Davidoff, expliquant que le marché est mené par ce que les gens sont prêts à mettre pour acquérir une propriété. “Nous subissons ce risque. Ce business des gens riches du monde entier. C’est ce qui pousse les prix à la hausse. Ce n’est pas un marché local. Les revenus d’ici ne permettraient pas de le soutenir.”

Adam Scalena, un consultant immobilier local, affirme que le marché pâtit de la pénurie de propriétés disponibles. Selon lui, presque plus personne n’ose vendre son bien, de peur de ne pas pouvoir retrouver une propriété abordable à acheter dans les environs.


Source : Express.be

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir