17.06.2016 - Israël bloque l’accès à ses archives

Israël dissimule des documents capitaux pour empêcher que la lumière ne soit faite sur les périodes les plus sombres de son histoire, selon des universitaires.

Israël bloque l’accès à des millions de documents officiels, pour empêcher que la lumière ne soit faite sur les périodes les plus sombres de son histoire, affirment des militants de droits civiques et des universitaires, alors que les archives étatiques du pays sont informatisées.

Ils affirment que des officiels du gouvernement dissimulent au public des documents vitaux, indispensables à la recherche historique, souvent en violation de la loi israélienne, afin de protéger l’image d’Israël.

L’armée israélienne prétend depuis longtemps être l’armée la plus morale du monde.

L’accusation d’intensifier la politique du secret est venue ternir la semaine de célébration du 49e anniversaire de la guerre de 1967, grâce à laquelle Israël a pris et occupé la péninsule du Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie et le plateau du Golan.

Beaucoup des dossiers dont l’accès est refusé portent sur cette guerre et sur les premières années du régime militaire israélien imposé aux Palestiniens de Jérusalem, de Cisjordanie et de Gaza.

Menachem Klein, professeur de politique à l’université Bar Ilan, près de Tel Aviv, a dit que les chercheurs avaient besoin de ces documents pour se faire une image plus claire des événements survenus il y a 50 ans, des objectifs des décideurs, et des violations des droits de l’homme. «Nous avons progressivement réussi à faire la lumière sur une partie de ce qui est arrivé en 1948 [la guerre qui a créé Israël], mais il y a encore très peu de matière disponible pour nous aider à comprendre la guerre de 1967», a-t-il déclaré à Al-Jazeera.

« Toute l’histoire de la société israélienne et de son conflit avec les Palestiniens se trouve dans les archives. Il est impossible de comprendre et d’analyser cette histoire sans accès aux documents ». Lior Yavne, co-auteur du rapport Akevot.

Dans le cadre des commémorations de cette semaine, les Archives de l’État hébreu ont publié des témoignages de commandants militaires de 1967. Cependant, les médias locaux ont noté que des pages entières avaient été censurées pour des raisons de sécurité.

Néanmoins, des documents déclassifié ont permis des découvertes révélatrices. On y a trouvé des paroles d’Uzi Narkiss, qui dirigeait le commandement central de l’armée à l’époque, suggérant que lui et d’autres commandants espéraient nettoyer ethniquement la plus grande partie du territoire, sous couvert des combats. Il a dit à ses collègues officiers : «Dans les trois jours qui viennent, nous allons chasser tous les Arabes de Cisjordanie.»

La campagne pour ouvrir au public les archives d’Israël est dirigée par l’Institut Akevot, un groupe israélien de défense des droits humains, des avocats et des chercheurs qui tentent de documenter l’histoire du conflit israélo-palestinien. Dans leur nouveau rapport, Le point sur l’accès aux archives, ils notent que seulement 1 % des 400 millions de pages de documents a été rendu public.

La plupart des fichiers auraient dû être accessibles au bout de 15 ans. Dans de nombreux cas, selon Akevot, le statut classifié des documents a expiré, mais ils n’ont toujours pas été rendus public. Les motifs du refus d’accès sont rarement donnés.

Dans d’autres cas, des documents qui ont déjà été déclassifiés – certains d’entre eux, il y a des décennies – ont été scellés à nouveau et sont maintenant indisponibles.

 

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