08.06.2016 - Les premières bases militaires chinoises à l’étranger: où s’installeront-elles ?

Par Sofia Pale – Le 24 mai 2016

Comme l’Histoire l’a démontré à maintes reprises, une amélioration notable de la situation économique d’un pays augmente invariablement ses ambitions militaires. Le monde a été tenu en haleine pendant les trente dernières années par la formidable croissance économique de la Chine, et attend aujourd’hui la suite des événements. On peut dire que la Chine n’a pas déçu les attentes de la communauté internationale à ce sujet. Alors que jusqu’à la première moitié des années 2000, la Chine se refusait catégoriquement à tout projet d’expansion militaire à l’étranger, la situation a depuis fondamentalement évolué.

La crise économique mondiale de 2008 a émoussé la confiance du monde dans la solidité du dollar US, affaiblissant ainsi certaines positions des États-Unis, tout en ouvrant de nouvelles possibilités pour le yuan chinois. Peu après la crise, les médias de masse du monde entier ont commencé à parler d’une nouvelle doctrine militaire chinoise. Les objectifs de cette doctrine comprendraient non seulement une réforme des troupes sur le sol chinois, mais également la création d’un contingent militaire international, et l’établissement de bases militaires chinoises à l’étranger.

Une situation inquiétante en mer de Chine du sud, qui n’a cessé de se détériorer depuis 2009, a mis à jour la supériorité indéniable de la Chine sur ses voisins de la région.

Il apparaît également que les États-Unis ne peuvent plus imposer leur point de vue à la Chine, et encore moins lui dicter la façon de régler ses différends territoriaux en mer de Chine du sud. Au début de 2016, le nombre d’îlots artificiels chinois incluant une zone protégée de douze miles nautiques, dépassait le nombre de destroyers américains stationnés dans cette mer. De plus, en février 2016, la Chine a installé des batteries de missiles sol-air sur l’île Woody, une des îles de l’archipel des Paracels que se disputent la Chine, Taïwan et le Vietnam.

En mai 2016, l’armée chinoise a intercepté un navire américain dans la zone des douze miles nautiques entourant un des récifs coralliens de l’archipel des Spratley, que Beijing considère comme son territoire.

C’est à ce moment que le monde entier a commencé à exprimer ses craintes, réalisant que la Chine ne s’arrêtera à aucune limite pour renforcer sa position sur la scène internationale, notamment par le biais de bases militaires à l’étranger.

Les rumeurs sur des prospections menées par la Chine en Afrique, une région dont la dépendance au yuan chinois s’accroît, ont été confirmées à la fin de 2015. Puis, dès le début du mois de février 2016, la construction de la première base militaire chinoise à l’étranger a débuté à Djibouti, dans la petite ville portuaire d’Obock. Ce micro-État africain, avec une population inférieure à un million d’habitants, est positionné à l’entrée de la mer Rouge, dans la Corne de l’Afrique et sur le golfe d’Aden, une voix navigable majeure pour l’industrie du transport maritime, et la meilleure voix d’accès vers le Moyen-Orient. C’est là que la marine américaine a conduit ses manœuvres navales d’entraînement en 2002, juste avant l’invasion de l’Irak. En 2014, le bail de location de la base militaire permanente de Camp Lemmonier, où sont stationnés 4000 soldats, a été prolongé de dix ans.

 

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