27.05.2016 - Énergie Est: pas de plan B pour l'eau potable en cas de déversement majeur

Des enseignants en traitement de l'eau disent craindre pour l'approvisionnement en eau potable de plusieurs municipalités du Québec, en cas de déversement majeur de l'oléoduc Énergie Est.

La majorité des stations de purification de la région métropolitaine, par exemple, n'ont pas de prise d'eau de rechange, «aucun plan B», ont-ils souligné, jeudi, au cours d'une rencontre avec la presse à Montréal.

Ils affirment que si elles étaient informées d'un important déversement d'hydrocarbures, les stations de purification fermeraient leur prise d'eau pour éviter la contamination de l'eau potable. Elles disposeraient de réserves d'eau pour 12 à 16 heures seulement.

Après cette période, les usines auraient le choix entre distribuer de l'eau non conforme ou arrêter complètement la distribution d'eau.

«L'ampleur d'une telle catastrophe dépasse l'imagination et a de quoi faire frémir», commentent-ils.

Le personnel enseignant du Centre national de formation en traitement de l'eau de la Commission scolaire des Trois-Lacs est l'un des deux centres spécialisés en la matière au Québec. Il a rédigé un mémoire d'une quarantaine de pages sur le projet d'oléoduc Énergie Est de TransCanada (TSX:TRP), en évaluant quelles pourraient être les répercussions sur l'eau potable d'un éventuel déversement majeur d'hydrocarbures.

«On va s'ennuyer du flushgate, on va s'ennuyer de la crise du verglas, puis on va s'ennuyer du déluge du Saguenay, dans le cas d'un déversement. Le flushgate, somme toute, ça a été un déversement d'eaux usées dans le fleuve. Les petits poissons n'ont pas été contents, mais bon, ça n'a pas empêché personne de dormir. Ce n'est pas de ça dont on parle ici. Là, on parle des usines d'eau qui arrêtent d'approvisionner les villes en eau potable», s'est exclamé l'un des présentateurs du mémoire, Guy Coderre.

Il a même évoqué ultimement la nécessité d'évacuer des villes qui seraient privées d'eau potable pendant un certain temps.

Il rappelle que la ville de Lac-Mégantic avait vécu un sérieux problème en approvisionnement d'eau, en 2013, à la suite du déraillement de train qui avait causé un incendie majeur au centre-ville et un déversement de pétrole des wagons.

«Ils doivent fermer les prises d'eau. Et là, on espère que dans 12 à 16 heures, la vague de pétrole soit passée. Mais quand on pense à l'ampleur de cet oléoduc-là, la vague, elle ne passera pas en quelques heures. Ça a pris 74 jours pour un petit déversement à Lac-Mégantic, un verre d'eau comparé à ce qui nous attend», a lancé M. Coderre.

 

Lire la suite sur La Presse

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir