06.05.2016 - Forcer le Canada à respecter ses autochtones

Le gouvernement canadien respectera-t-il le jugement rendu le 26 avril dernier par le Tribunal canadien des droits de la personne qui lui demande de mieux protéger ses jeunes autochtones ? Rien n’est moins sûr si on se fie à son historique en la matière.

Dans son jugement T1340/7008 rendu le 26 avril, le Tribunal canadien des droits de la personne a sévèrement condamné les actions du gouvernement canadien qui selon lui protège mal les jeunes autochtones. Le Tribunal a donné raison aux plaignants, Assembly of First Nations, qui prétendaient que les autochtones qui vivaient dans des réserves du Yukon s’étaient vu refuser les mêmes services qu’ont les non autochtones. La cour a trouvé que ces actions du gouvernement contrevenaient à la section cinq de sa charte des droits de l’Homme.

 

Pratiques discriminatoires

Dans ce jugement de 15 pages, le tribunal ordonne au Canada de cesser ses pratiques discriminatoires contre ses autochtones. Le Tribunal ordonne de plus au gouvernement de fournir de l’information précise sur la manière dont il entend faire cesser ces manquements, et ce, dans les prochaines semaines.

Le gouvernement dépenserait entre 22 % et 34 % de moins pour les enfants autochtones que pour ceux des autres Canadiens, selon les différents calculs retenus par la cour. Les conséquences de cette discrimination systématiquement sont importantes. Les jeunes de ces communautés qui représentent moins de 4 % de la population du pays forment près de la moitié des 30 000 enfants confiés actuellement à des foyers d’accueil.

Le processus d’assimilation des autochtones commencé avec les pensionnats continue donc en 2016. Il n'y a pas non plus lieu de se surprendre que les taux de décrochage scolaire dans ces communautés soient six fois supérieurs à celui de la moyenne nationale.

La Loi sur les Indiens tel que l’interprète le gouvernement canadien est en fait un catalyseur de misère. Malgré le fait que la moitié de la population autochtone a moins de 20 ans, les augmentations des budgets des Premières Nations sont plafonnées à des augmentations de 2 % depuis 1996. Les subventions pour les Premières Nations ont en plus diminué de près de 30 % depuis 1994, alors que le financement pour les autres Canadiens a augmenté. Les autochtones qui n'en peuvent plus de cette situation quittent les réserves, s'assimilent et deviennent des citoyens ordinaires. Leurs descendants perdent ainsi leurs droits à faire réparer 150 ans d'injustices à leurs égards. Cela fait l’affaire du gouvernement canadien qui n’a pas à respecter les traités qu’il a signés ou payer des compensations aux Premières Nations qui n’en ont pas signé.

 

Un problème généralisé au pays

Les problèmes dénoncés dans le rapport ne se produisent pas que sur le territoire du Yukon, mais bien dans une bonne partie des réserves au pays. Ils surgissent d’ailleurs régulièrement dans les médias qui dénoncent ces morceaux de tiers-monde dans un pays dit développé. Des dizaines de réserves du nord de l'Ontario n'ont pas accès à de l'eau potable et font face à des problèmes de surpopulation dans des logements souvent vétustes.

 

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