14.04.2016 - St-Hubert, Rona, tout est-il à vendre ?

Dring, dring, dring, St-Hubert Barbecue: VENDU! La nouvelle est tombée comme un coup de massue, le 31 mars. Cet abandon n’est que le dernier d’une longue liste de sièges sociaux, fleurons et piliers de l’économie québécoise, vendus à des intérêts étrangers. Quelques semaines plus tôt, nous avons assisté à la cession programmée de la super quincaillerie Rona à la multinationale Lowe’s, pour 3,2 milliards de dollars.

Ces deux cas ont fait grand bruit, mais on pourrait nommer une centaine d’importants sièges sociaux partis en catimini, ces dernières années. Et cela, dans tous les secteurs : production, distribution, communications, alimentation, ressources naturelles, pharmaceutique, assurances, culture, divertissement, etc.

Mentionnons pour mémoire les gâteaux Vachon, Prévost Car, Nova Bus, Alliance Films, Astral, Cossette, Cambior, Domtar, Bélair Direct, Provigo cédé à Loblaws, BioChem Pharma repreneur de l’Institut Armand Frappier, Alcan avalé par Rio Tinto, le Cirque du Soleil livré à des intérêts états-uniens et chinois. Et pour comble, la Bourse de Montréal qui s’est vendue à la Bourse de Toronto, avec l’assentiment du premier ministre Lucien Bouchard, en 1999

Que répondent nos gouvernants – Couillard, Coiteux, Anglade et compagnie - à ceux qui s’inquiètent de ce pillage de nos sièges sociaux? Rassurez-vous, qu’ils disent, les emplois restent au Québec, les travailleuses et travailleurs seront bien traités. D’ailleurs, ajoutent-ils, avec la mondialisation, la propriété nationale des entreprises n’a plus d’importance.

 

«L’important dans la vie, c’est une job steady pis un bon boss»

Qui aurait cru que nos élites économiques et politiques en viendraient à adopter la philosophie du personnage super aliéné d’Yvon Deschamps qui, dans un célèbre monologue - Les unions qu’ossa donne? -, énonce cette maxime de bonne conduite prolétaire : «L’important dans la vie, c’est une job steady pis un bon boss». À l’instar de ce petit salarié cocufié mais content, nos dirigeants estiment qu’il vaut mieux être un valet-porteur-d’eau bien entretenu que maître dans sa maison avec tout ce que cette responsabilité comporte d’obligations, de savoir-faire, d’initiatives et de risques.

Jacques Parizeau n‘était pas de cette engeance. Il a été un des principaux artisans du Maîtres chez nous, au temps de la Révolution tranquille. Et pour que cela se réalise, il a vu qu’il fallait commencer par maîtriser nos centres de décision économiques. C’est lui qui a fait inscrire dans le programme du Parti québécois, en 1969, cette notion de «centres de décision économiques» que l’État a le devoir et le pouvoir de protéger.

Mais voilà que trois décennies plus tard, Parizeau se désole de l’écrasement du Québec inc. «Tout est-il à vendre?», a-t-il lancé, un jour de 1998, en guise d’apostrophe plutôt que d’interrogation. Il s’indignait particulièrement de l’attitude du pdg de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui avait déclaré n’attacher aucune importance à la protection des sièges sociaux québécois. Or, Henri-Paul Rousseau, de triste mémoire, ne faisait que répercuter le sentiment de nos élites économiques, politiques et médiatiques, intoxiquées par l’idéologie néolibre-échangiste. Une idéologie qui prône la primauté des lois du marché sur le politique.

 

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Commentaires   

 
0 #1 Mathieu Plourde Turcotte 14-04-2016 13:22
Aurait-il fallu que ce soit un consortium d'entrepreneurs québécois qui rachète Saint-Hubert ? L'argent n'a tellement plus d'odeur que je crains que ça n'aurait fait aucune différence, ça aurait pu même être pire si ça avait tombé entre les mains de spéculateurs québécois... Pour l'instant, l'argent de la vente demeure entre les mains de québécois. En espérant qu'ils investiront ici...
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