06.04.2016 - Drague locale et équitable?

J’avais en tête un article sur Tinder, la dernière tendance en matière de speed dating virtuel. Le principe est simple: après avoir défini votre périmètre de chasse et la tranche d’âge qui vous convient, vous pouvez matcher différents profils, c’est-à-dire signifier à l’autre qu’il vous intéresse. De la drague locale et sans hypocrisie.

Je tape donc «Tinder statistique» sur Google, désireuse de découvrir quelle population a recours à ce type d’application, dans quels buts, pour quels résultats. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai obtenu les réponses suivantes: «Tinder façon open-bar, une expérience statistique», «Comment se situent vos stats par rapport à celles-ci?», «Comment j’ai obtenu 160 matchs en moins de 10 h», etc.

Tinder, c’est la pensée statistique appliquée à sa propre performance amoureuse.

La rencontre d’autrui n’est souvent qu’un élément dans une moyenne générale, un point dans une courbe de croissance. C’est la dernière étape de notre désincarnation: l’autre n’est pas seulement un profil virtuel, c’est un chiffre. Le plus de matchs possible dans le plus petit périmètre possible: la logique de la rentabilité maximale s’applique au sexe comme au reste.

Après tout, pourquoi pas? Puisque l’on accepte de chiffrer ses performances au travail, de répondre à des sondages commerciaux et politiques, puisque la démocratie elle-même n’est qu’une affaire de statistiques, puisque l’on exige des taux de réussite pour nos enfants, puisque l’on chiffre jusqu’à notre intelligence (le fameux QI), pourquoi ne pourrait-on pas calculer notre «attractivité», pour rester dans le vocabulaire de l’entreprise?

Quand le «combien» remplace le «pourquoi» dans tous les domaines de la vie, il ne faut pas s’étonner que la même logique envahisse l’amour lui-même.

Obsédés du… nombre

Entremetteuses, courtisanes et autres bals des débutantes ne datent pas d’hier. Depuis toujours, les femmes ont fait l’objet d’une prédation plus ou moins institutionnalisée. Bien des portraits de nobles jeunes filles ont été réalisés afin d’arranger un mariage à distance.

 

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