Le conseil municipal de Chambly décidera du sort de la demeure ancestrale mardi
Il est minuit moins une pour la maison Boileau, une demeure ancestrale de Chambly menacée de démolition. Malgré des rapports d’experts témoignant de son état lamentable, des citoyens pressent la Ville d’empêcher la disparition de la maison qui a appartenu au patriote René Boileau. Le conseil municipal de Chambly devra statuer sur son sort mardi.
D’inspiration française, la maison Boileau, dont la construction remonterait au début du XIXe siècle, a appartenu au notaire René Boileau, et plusieurs assemblées politiques s’y sont tenues. Mais aujourd’hui, son état s’est tellement détérioré que ses propriétaires ne peuvent même plus l’habiter compte tenu de la présence de moisissures et des risques d’effondrement. La maison Boileau n’est ni classée par Québec ni citée par la Ville.
Le mois dernier, le comité de démolition de la Ville a donné son aval à la démolition de la maison à la lumière de trois rapports d’experts ayant signalé une dégradation avancée de la maison. Comme une demande de révision a été déposée à la Ville, le conseil municipal devra trancher mardi soir.
Le maire de Chambly, Denis Lavoie, croit que la Ville n’a pas le choix. « On est tous attristés de la disparition de la maison, mais il faut faire preuve de pragmatisme et lâcher l’émotivité, dit-il. Tout ce que l’homme construit à une finalité dans le temps. »
Le maire dit avoir tenté d’intéresser des acheteurs potentiels, mais sans succès. Il estime que la municipalité n’a pas les moyens de se porter acquéreuse de la demeure : « Ce n’est pas notre mandat. Je ne comprends pas pourquoi les gens se tournent vers nous et pas vers Québec ou Ottawa. »
« Certaines personnes ont peur qu’il y ait des condos. Mais il n’y aura pas de condos à cet endroit-là. Le zonage ne le permet pas », répond-il à ceux qui s’inquiètent de la vocation future du site.
Problème d’assurances
Sylvain Hubert dit s’être porté acquéreur de la maison il y a une vingtaine d’années. Selon les estimations d’experts, il en coûterait 1,4 million de dollars pour la restaurer compte tenu des caractéristiques de sa construction. La seule façon de la remettre en état serait de la démonter du toit vers le bas, puis de la reconstruire, explique-t-il : « Selon les évaluations d’experts, 95 % des matériaux seraient à remplacer. »
Bien qu’il n’ait pas de projet de remplacement pour l’instant, le temps presse pour lui. « Les cheminées se sont inclinées de six degrés. Je ne suis plus assurable, dit-il. À la fin du mois, je perds mes assurances civiles pour la maison. »
M. Hubert se défend de vouloir faire un coup d’argent. « Je ne suis pas un méchant promoteur qui a acheté le terrain pour construire des condos », plaide-t-il.
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