23.02.2016 - Faut-il avoir peur… des microbilles de plastique ?

Utilisées dans les cosmétiques, elles sont inoffensives pour l’humain, mais se dégradent lentement dans l’environnement, menaçant de nombreux animaux aquatiques.

Le ministère de l’Environnement et des changements climatiques du Canada consulte ces jours-ci la population sur la pertinence d’interdire les microbilles de plastique dans les produits de soins personnels pour exfolier ou nettoyer.

Ces minuscules billes invisibles à l’œil nu (elles font au plus 5 microns, soit la taille d’une cellule humaine ou 200 fois moins que les millimètres gradués sur les règles des écoliers) ont commencé à être utilisées par les fabricants dans les années 1990.

Selon un sondage réalisé l’an dernier par l’Association canadienne des cosmétiques, produits de toilette et parfums (ACCPTP) auprès de ses 150 entreprises membres, on en retrouve dans d’innombrables produits comme des soins de la peau (crèmes hydratantes, antirides, baume pour les lèvres…), des nettoyants (gels douche, savons, lotions), des dentifrices et des cosmétiques (vernis à ongles, fonds de teint…). Les quantités utilisées par chaque fabricant au Canada vont de 30 kg à 58 tonnes par an.

Il existe une multitude de types de microbilles, de différentes tailles et compositions. Certaines agissent comme exfoliant, d’autres comme liant pour les ingrédients, d’autres augmentent la brillance… Elles ne présentent aucun danger pour la santé, en autant évidemment que les produits dans lesquels elles sont incorporées soient utilisés correctement. Si vous buvez votre gel douche ou que votre enfant avale tout un tube de dentifrice, les autres ingrédients risquent de causer plus de tort à votre santé que les microbilles!

La plupart sont faites de plastiques courants, comme le polyéthylène, utilisés sous d’autres formes dans de nombreux emballages. En gros, on retrouve dans les microbilles les mêmes matières que celles qu’on désigne par les chiffres 1 à 6 entourés d’un triangle sur les emballages qu’on doit mettre dans son bac de recyclage.

Sauf que les microbilles finissent systématiquement dans l’environnement, car elles ne sont pas retenues et éliminées dans les stations d’épuration, où elles posent plusieurs problèmes. Voilà le vrai danger.

Comme elles sont faites de plastiques très très peu biodégradables, elles  vont s’accumuler dans les sédiments ou flotter entre deux eaux pendant des siècles. En 2014, une étude de l’université McGill en a trouvé des quantités non négligeables dans les sédiments du Saint-Laurent.

Or, les microbilles peuvent passer dans l’alimentation de nombreux animaux aquatiques, poissons, moules ou même zooplancton. Même si elles sont pas toxiques quand on les étend sur la peau d’un humain, elles peuvent le devenir si elles sont ingérées par des animaux beaucoup plus petits. Dans l’environnement, en effet, elles agissent un peu comme des éponges à polluants, absorbant pesticides ou des polluants organiques persistants pour les relarguer éventuellement dans le corps des animaux qui en mangent.

Même si les études sur la toxicité des microbilles sont encore incomplètes, leurs résultats sont suffisamment préoccupants pour que plusieurs juridictions aient décidé de les interdire, sur les conseils des scientifiques et suite à la pression populaire.

 

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