En tant que descendant de Louis Hébert (comme le sont la majorité des Québécois), compagnon de Champlain, je veux bien qu’on fasse toute la vérité sur nos rapports avec les autochtones. Mais je refuse de parler de réconciliation, parce que nos rapports avec eux ont toujours été normaux. Je m’explique.
L’histoire, la vraie, nous dit que Champlain et les Français, nos ancêtres, se sont établis en Amérique avec le consentement des nations indiennes sans acheter leurs territoires. Et qu’ils ont vécu en bons termes avec eux, globalement. À preuve : la Grande Paix de Montréal, signée en 1701 avec 39 nations, et les nombreux mariages qui ont engendré la nation métisse. Seules trois ou quatre nations, dont les Iroquois de l’État de New York et les Sioux (Renards) de l’Ouest, sont devenues des ennemis.
Ce sont les Britanniques qui, après la Conquête, ont commencé à acheter à vil prix les territoires indiens par des traités de dupes. Ce sont eux qui les ont parqués dans des réserves. C’est le Canada anglais qui a adopté vers 1870 la maudite loi qui les a infantilisés. Et c’est la GRC qui est allée arracher les enfants à leurs parents pour les enfermer dans les fameux pensionnats.
Ces institutions, même si elles étaient très souvent tenues par des (ses) religieux venus du Québec, avaient pour premier but de soigner et d’instruire ces enfants. Mais si elles voulaient avoir le financement fédéral requis, elles devaient le faire en anglais et voir à ce que les enfants s’insèrent dans la société ambiante anglophone.
Alors, demander aux Québécois francophones de se réconcilier avec les autochtones, cela n’a aucun sens. Demander au pape François de s’excuser, c’est ridicule ! Il serait grand temps que les politiciens et les journalistes apprennent l’histoire du pays.
Source : Le Devoir